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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 17.1897

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Nr. 5
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Besnard, Albert: Le Salon de 1897 - Société Nationale des Beaux-Arts, [0]
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https://doi.org/10.11588/diglit.28018#0409

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LE SALON DE 1897

SOCIÉTÉ NATIONALE DES BEAUX-ARTS

INTRODUCTION

Lorsqu’il aborde un Salon de peinture, le public, plein d’admi-
ration pour lui-même et déjà fort renseigné par la critique, se con-
sidérant, de prime abord, comme un juge, aiguise sa gaieté ou
compose son dédain et, selon la formule sacramentelle, décrète que
« le Salon de cette année ressemble à celui de l’an passé; qu’il s’en
dégage un parfum de déjà vu 1 ».

Je crois bien que cette tendance au dénigrement est particulière
au public français et qu’elle tient à cette malignité dont nous
sommes très fiers et qui est devenue proverbiale. Elle est la marque,
tout simplement, de cette routine dont nous faisons sans cesse
preuve et qui nous a, de tout temps, rendus défiants à l’égard des
gens d’imagination ; qu’ils soient des artistes ou des savants. De quel
droit imposez-vous à ce public vos idées qui l’émeuvent et par consé-
quent le gênent, vous, inconnu de la veille? Ou bien, pourquoi vous
permettez-vous de montrer votre talent sous une face nouvelle, vous
qu’il a classé dans telle ou telle catégorie? Chose étrange! ce qui
pourrait être un agrément pour lui devient, à ses yeux, une imper-
tinence et il ne vous la pardonne presque jamais. Vos efforts ne
l’émeuvent pas et votre passion l’importune comme certains hommes
les larmes des femmes.

Et cependant, quoi de plus admirable que cet instinct qui porte

1. Ce déjà vu dont il se plaint est cependant ce qu'il aime, mais il ne sait
ce qui lui plaît,
 
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