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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 17.1897

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Nr. 5
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Marx, Roger: Les Goncourt et l'art, 3
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https://doi.org/10.11588/diglit.28018#0438

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III

Dans son traité & Esthétique, Eugène Véron établit ainsi les
conditions de compétence delà critique : « Pour que le jugement soit
valable, il faut que l’écrivain ait reçu une impressionnabilité telle
qu’il éprouve en face des œuvres d’art une vive jouissance ; à ce don
doivent s’ajouter des connaissances théoriques et pratiques ; il pos-
sède alors sur le vulgaire une double supériorité, native et acquise,
qui n’est autre chose que le goût, dans son expression la plus
complète. »

Si l’on rapproche cette définition de ce qui fut dit naguère tou-
chant l’excitabilité nerveuse des Goncourt, et leur culture plastique,
il devient aisé de deviner la suprématie promise à leurs écrits sur
l’art. Ajoutez que les facultés critiques ne cessèrent pas, chez eux,
de s’aiguiser, la mémoire de s’orner, à la faveur des voyages, au
spectacle des musées, et que toute occasion d’enseignement fut
saisie, utilisée. Apprendre à voir constitue, de leur aveu, « le plus
long apprentissage de tous les arts » et nul ne possède le droit de
se prononcer sans initiation préalable. « Comment, disent-ils, nous,

1. Voir Gazette des Beaux-Arts, 3e pér., t. XVII, p. 159 et 238.
 
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