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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 17.1897

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Maulde la Clavière, Marie Alphonse Réne de: Le "Songe du Chevalier" par Raphael
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https://doi.org/10.11588/diglit.28018#0027

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LE SONGE DU CHEVALIER

PAR RAPHAËL

En l’année 1501, la petite cour d’Urbin, comme toutes les autres
cours italiennes, était dominée et dirigée par une femme, la duchesse
Elisabeth, à laquelle se joignait sa belle-sœur, la duchesse Jeanne de
la Rovère. Les deux princesses honoraient de leur affection, comme
on sait, le fils de leur ancien peintre et ami, Raffaele Santi, un jeune,
homme de vingt ans, orphelin depuis plusieurs années, gracieux,
timide, virginal, un type accompli d’Ombrien délicatement élevé
dans l’atmosphère platonicienne. Très probablement, sans l’appui
moral et matériel des deux princesses, Raphaël n’aurait pas pu se
livrer aux travaux qui, déjà, rendaient son nom célèbre. Jusqu’alors,
il avait consacré son pinceau à la Vierge et traduit sous bien des
formes l’ineffable grâce d’une femme mère et pure ; il venait de pro-
duire le Sposcilizio.

Mais déjà aussi, aux premières fumées de la gloire et de la jeu-
nesse, il sentait bouillonner en lui l’esprit viril et la passion. A Sienne,
il avait pris contact avec l’art antique en dessinant les Trois Grâces,
qui ne sont pas trois Vierges. Le bruit du grand combat livré par
Savonarole à l’esprit de volupté remplissait l’Italie... Raphaël ne
revenait à Urbin que pour en repartir... Il repartit à la fin de cette
année 1504, muni d’une chaleureuse lettre de recommandation de
Jeanne de la Rovère,
 
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