Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art (3. Pér. 17.1897)

LES EAUX-FORTES DE M. J.-P. HESELTINE

Parmi les peintres-graveurs qui, de l’autre côté de la Manche,
s’ingénient à traduire d’une pointe alerte et précise les mille aspects
des choses, la Gazette, de tout temps amie de cette forme d’art si
spontanée et si expressive qu’est l’eau-forte originale, et toujours
attentive à signaler le talent où qu’il se révèle, présente aujourd’hui
à ses lecteurs un artiste dont la renommée comme aquafortiste,
déjà consacrée par maintes revues anglaises, s’ajoute à celle qu’il a
universellement comme collectionneur, M. J.-P. Heselti ne.

L’histoire de son éducation et de son développement artistiques
est des plus simples : un amour passionné du beau sous toutes ses
formes lui inspira vite le désir de rivaliser avec les artistes dont il
réunissait les œuvres, et une inclination toute particulière qui, dès
l’enfance, le poussait à rendre par la plume les spectacles déroulés
sous ses yeux, l’amena naturellement à la pratique de la pointe. De
1862 ou 1863 datent ses premiers essais à l’eau-forte, suivis dès lors,
sans interruption, de croquis, d’études sans nombre où, sans autre
maître que la nature profondément observée, avec un métier de plus
en plus habile offrant un heureux mélange de pointe sèche et d’eau-
forte, il cherchait à donner, en y mettant le plus possible de son