LE PORTRAIT DE BERTIN L’AINÉ
PAR INGRES 1
a grande image de Berlin l’aîné,
peinte par Ingres en 1832, vient
d’entrer au Louvre. Ce sera, dans
la salle de la peinture française,
le plus imposant des chefs-d’œuvre
classiques2 * * * * * * *.
C’est un admirable portrait, dont
le caractère héroïque produira sur
le spectateur une impression de
mystérieuse suprématie, de peur
religieuse rarement ressentie. De-
vant lui tomberont toutes les ré-
serves qu’on a élevées contre les classiques et les romantiques, pour
1. La belle héliogravure que nous donnons à nos lecteurs a été exécutée par
M. Dujardin pour le Livre du Centenaire des Débats, auquel elle sert de frontis-
pice. La maison Plon, Nourrit et Ci0, éditrice de ce volume, a bien voulu nous
prêter ce précieux cuivre. On sait que Ilenriquel-Dupont a gravé superbement
ce portrait.
2. L’administration dut laisser échapper naguère le portrait de Bartolini, le
seul portrait viril d’Ingres qui puisse supporter d’être rapproché du Bertin. Féli-
citons-la donc d’avoir acheté au prix de 80.000 francs l’œuvre dont les descen-
dants de Bertin se sont dessaisis en faveur des collections nationales, malgré
maintes enchères venues de l’étranger. Il existe une fidèle copie, par Amaury-
Duval, et le Musée de Montauban conserve les premières recherches du maître
avant qu’il ne s’arrêtât à la pose définitive ; on y voit un Bertin tout différent,
debout et discourant (v, Gazette des Beaux-Arts, 3e pér., t, XII, p, 188),
PAR INGRES 1
a grande image de Berlin l’aîné,
peinte par Ingres en 1832, vient
d’entrer au Louvre. Ce sera, dans
la salle de la peinture française,
le plus imposant des chefs-d’œuvre
classiques2 * * * * * * *.
C’est un admirable portrait, dont
le caractère héroïque produira sur
le spectateur une impression de
mystérieuse suprématie, de peur
religieuse rarement ressentie. De-
vant lui tomberont toutes les ré-
serves qu’on a élevées contre les classiques et les romantiques, pour
1. La belle héliogravure que nous donnons à nos lecteurs a été exécutée par
M. Dujardin pour le Livre du Centenaire des Débats, auquel elle sert de frontis-
pice. La maison Plon, Nourrit et Ci0, éditrice de ce volume, a bien voulu nous
prêter ce précieux cuivre. On sait que Ilenriquel-Dupont a gravé superbement
ce portrait.
2. L’administration dut laisser échapper naguère le portrait de Bartolini, le
seul portrait viril d’Ingres qui puisse supporter d’être rapproché du Bertin. Féli-
citons-la donc d’avoir acheté au prix de 80.000 francs l’œuvre dont les descen-
dants de Bertin se sont dessaisis en faveur des collections nationales, malgré
maintes enchères venues de l’étranger. Il existe une fidèle copie, par Amaury-
Duval, et le Musée de Montauban conserve les premières recherches du maître
avant qu’il ne s’arrêtât à la pose définitive ; on y voit un Bertin tout différent,
debout et discourant (v, Gazette des Beaux-Arts, 3e pér., t, XII, p, 188),