DOI Heft:
Nr. 6
DOI Artikel:Ríos, Ricardo de los: Coup d'œil sur la gravure aux Salons de 1897
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.28018#0548
COUP D’ŒIL SUR LA GRAVURE
AUX SALONS DE 1897
’il est admis que la statuaire française
contemporaine, par le talent de ses maî-
tres, exerce une suprématie sur l’en-
semble de la sculpture européenne, il
peut être encore plus juste de dire que
le même éloge serait légitime, adressé à
l’art actuel de la gravure en France, car
nulle part on ne peut réunir une aussi
splendide phalange de graveurs dont le
talent s’applique soit à la gravure de reproduction, soit à la gravure
originale.
Mais la gravure, qu’est cela? Combien sont-ils ceux qui, faisant
preuve de quelques connaissances artistiques, savent voir une diffé-
rence entre un burin et une eau-forte, un bois et une lithographie
ou même une photogravure? Combien sont les visiteurs au Salon
qui, traversant les salles de gravure, s’y arrêtent et s’y intéressent?
Nous allons y séjourner quelques instants, et par une fiction mo-
mentanée, réconcilier des frères ennemis et réaliser l’union des
deux Sociétés. Nous évoluerons donc au hasard, imaginant que les
œuvres dont nous parlerons forment une salle unique dans laquelle
burinistes et lithographes, xylographes et aquafortistes fraternisent
en un groupe sympathique.
Voici un des maîtres de l’eau-forte moderne, M. Waltner, le
plus personnel de tous, peut-être,, avec le portrait de Sarah Bernhardt
AUX SALONS DE 1897
’il est admis que la statuaire française
contemporaine, par le talent de ses maî-
tres, exerce une suprématie sur l’en-
semble de la sculpture européenne, il
peut être encore plus juste de dire que
le même éloge serait légitime, adressé à
l’art actuel de la gravure en France, car
nulle part on ne peut réunir une aussi
splendide phalange de graveurs dont le
talent s’applique soit à la gravure de reproduction, soit à la gravure
originale.
Mais la gravure, qu’est cela? Combien sont-ils ceux qui, faisant
preuve de quelques connaissances artistiques, savent voir une diffé-
rence entre un burin et une eau-forte, un bois et une lithographie
ou même une photogravure? Combien sont les visiteurs au Salon
qui, traversant les salles de gravure, s’y arrêtent et s’y intéressent?
Nous allons y séjourner quelques instants, et par une fiction mo-
mentanée, réconcilier des frères ennemis et réaliser l’union des
deux Sociétés. Nous évoluerons donc au hasard, imaginant que les
œuvres dont nous parlerons forment une salle unique dans laquelle
burinistes et lithographes, xylographes et aquafortistes fraternisent
en un groupe sympathique.
Voici un des maîtres de l’eau-forte moderne, M. Waltner, le
plus personnel de tous, peut-être,, avec le portrait de Sarah Bernhardt