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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 17.1897

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Nr. 1
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Mazerolle, Fernand: Un vase oriental en porcelaine orné d'une monture d'orfèvrerie du XIVe siècle
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https://doi.org/10.11588/diglit.28018#0069

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UN VASE ORIENTAL EN PORCELAINE

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çaij, qu’a lue l’auteur de la note jointe à l’aquarelle, nous paraît
difficile à expliquer. Il est bien probable que la lecture donnée n’esl
pas exacte.

D’où venait le vase en porcelaine blanche que l’on a transformé
au xive siècle en aiguière ?

M. Schéfcr, l’éminent directeur de l’Ecole des Langues Orien-
tales, a eu l’extrême obligeance, après avoir vu l’aquarelle de
Gaignières, de nous donner son opinion. Il croit à une importation
persane. D’autres érudits, que nous avons aussi consultés, estiment
que ce vase était en porcelaine de Chine.

On sait que les porcelaines chinoises ont été importées en Europe
dès l’antiquité. Le marquis de Lahorde, dans sa Notice des émaux
du Louvre (p. 467), suppose que les fameux vases murrhins que
recherchaient les Romains n’étaient autres que des vases en porce-
laine de Chine. Sans discuter cette opinion, signalons que la plus
ancienne mention qui soit faite de la porcelaine de Chine se trouve
dans un texte de 1447, où il est question de « trois escuelles de pour-
celaine de Sinant »E Dans l’inventaire du roi René, il est aussi ques-
tion de vases en porcelaine2, bien vraisemblablement importés de
Chine. Au xvic siècle, ils deviennent plus fréquents en Europe :
François Ier et Henri II en possédaient. A Venise, il en est fait men-
tion en 1470; à Florence, des vases en porcelaine de Chine avaient
été envoyés, en 1487, à Laurent le Magnifique, par le sultan d’Egypte.
En Espagne et en Portugal, ils sont cités fréquemment dans les
inventaires du xvie siècle3. Il ne nous en est parvenu aucun avec une
monture antérieure au xvi° siècle. Le baron Davillier a signalé une
curieuse aiguière en porcelaine bleue et blanche, du Musée de South
Kensington, décorée de petites figures d’hommes et d’enfants; elle a
un couvercle et un pied en argent; un poinçon de contrôle de 1587
en reporte l’introduction en Angleterre au moins au règne de la
reine Elisabeth4. Si l’on admet l’origine chinoise de l’aiguière, on

1. Vallet de Viriville, Note sur Vintroduction de la porcelaine de Chine en
Europe (Athenæum français, 1853, no du 23 juin, p. 613).

2. A. Lecoy de la Marche, Extrait des comptes et mémoriaux du roi René. Paris,
1873, p. 273.

3. Baron Davillier, Les Origines de la porcelaine en Europe. Paris, 1882, p. 1
à 21.

4. Il existe au trésor de Saint-Marc, à Venise, un petit vase de Chine en por-
celaine blanche décorée de dessins bleus, sans monture, d’un style fort ancien;
(E. Mobilier, Le Trésor de Saint-Marc, éi Venise, dans la Gazette, t. XXXVII, 1888,
p. 382).

XVII, — 3e PÉRIODE
 
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