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GAZETTE DES BEAUX-ARTS
successivement le devant de la scène. On comprend sans peine, après avoir lu
son livre, qu’il y avait, par exemple, sur les bords du Tigre, de l’Euphrate et
du golfe Persique, presque autant de royaumes que de grandes villes. La conquête,
dans ces pays et ces temps lointains, se réduisait à l’imposition d’un tribut, après
UN DES PILIERS DU TOMBEAU DE SÉTI Ier
(Temple de Gournah)
des massacres convenables. L’empire babylonien succédant à l’empire chaldéen,
cela ne voulait pas dire une civilisation qui en écrasait une autre : c’était un
simple transfert d’autorité et de perception de tributs. Quand la Syrie, soumise
un certain temps à Babylone, devient une possession égyptienne, cela veut
dire simplement que l’organisation militaire ayant baissé sur les bords de l’Eu-
phrate et s’étant perfectionnée sur les bords du Nil, les nombreux princes autoch-
tones de la Syrie devenaient tributaires de l’Égypte, sans perdre le droit d’avoir
leurs troupes, de se battre et de se conquérir les uns les autres. L’Égypte mettait
GAZETTE DES BEAUX-ARTS
successivement le devant de la scène. On comprend sans peine, après avoir lu
son livre, qu’il y avait, par exemple, sur les bords du Tigre, de l’Euphrate et
du golfe Persique, presque autant de royaumes que de grandes villes. La conquête,
dans ces pays et ces temps lointains, se réduisait à l’imposition d’un tribut, après
UN DES PILIERS DU TOMBEAU DE SÉTI Ier
(Temple de Gournah)
des massacres convenables. L’empire babylonien succédant à l’empire chaldéen,
cela ne voulait pas dire une civilisation qui en écrasait une autre : c’était un
simple transfert d’autorité et de perception de tributs. Quand la Syrie, soumise
un certain temps à Babylone, devient une possession égyptienne, cela veut
dire simplement que l’organisation militaire ayant baissé sur les bords de l’Eu-
phrate et s’étant perfectionnée sur les bords du Nil, les nombreux princes autoch-
tones de la Syrie devenaient tributaires de l’Égypte, sans perdre le droit d’avoir
leurs troupes, de se battre et de se conquérir les uns les autres. L’Égypte mettait