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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 17.1897

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Nr. 2
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Magne, Lucien: Mistra, 1
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https://doi.org/10.11588/diglit.28018#0152

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

de la colline et le château qui la couronne sont les témoins de sa
splendeur passée. Le site avait, d'ailleurs, été bien choisi, à proxi-
mité des gorges du Taygète, qui formait une défense naturelle :
c’est du côté de la montagne, au-dessus d’un ravin (fig. 1), que s’ou-
vrait l’enceinte de la forteresse. Quelques églises, la Métropole,
la Peribleptos, la Pantanassa, sont encore presque intactes ; les
autres tombent en ruines. La ville n’a plus guère pour habitants
que les tortues qui pullulent au milieu des pierres et des fleurs ;
seules, quelques maisons au pied de la colline n’ont pas été aban-
données : elles sont en bordure de la fertile vallée qu’arrose la
Magoula, afiluent de l’Eurotas et que traverse la route de Sparte à
Mistra. Les orangers et les oliviers y sont aussi beaux qu’à Corfou
et, sur les bords des rivières, croissent les lauriers et les euphorbes
dont les Heurs jaunes contrastent au printemps avec les fleurs rouges
des anémones.

Depuis l'excursion archéologique de Michel Fourmont, en 1730,
Mistra avait été souvent visitée ; mais il semblait jadis que l’anti-
quité grecque méritât seule l’attention des artistes et des érudits, et
on dédaignait des œuvres qui sont, sans doute, fort éloignées, pour la
simplicité de la conception et la perfection delà forme, des œuvres
grecques du temps de Périclès, mais qui ne sont point négligeables.

Elles appartiennent, en effet, à l’une des époques les plus inté-
ressantes de l’art byzantin, celle où les méthodes de construction se
modifient sous l'influence de l’art occidental, où la mosaïque de re-
vêtement fait place à la peinture décorative. Construites du xme
au xve siècle, les églises de Mistra fournissent, pour cette
dernière période de l’architecture byzantine, les documents les plus
complets; elles ont même quelques rapports avec des églises fran-
çaises qui leur sont antérieures : cela seul suffirait à justifier une
étude sérieuse.

D’ailleurs, depuis quelques années, on se rend mieux compte
de la part considérable qui revient à l’art byzantin dans la formation
de toutes les écoles artistiques en Occident. Grâce à 1 initiative de
MM. Typaldo-Kosaki, Cavvadias et Bikelas, l’archéologie chrétienne
tiendra désormais en Grèce une place importante.

Je me suis efforcé, pendant mon premier séjour à Athènes, en
1894, de signaler les beaux fragments de sculpture byzantine, pro-
venant d’autels ou d’appuis en marbre, qui sont disséminés sur les
pentes de l’Acropole et qui mériteraient les honneurs d'un musée.
L’éminent directeur de l’École française d’Athènes, M, Homolle, a
 
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