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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 17.1897

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Magne, Lucien: Mistra, 1
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https://doi.org/10.11588/diglit.28018#0160

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

nos architectes élevaient en Syrie des châteaux-forts et des églises,
le contact des Français et des Byzantins dut nécessairement contri-
buer au rapprochement momentané de deux arts ayant même
origine ; il est même permis de croire qu’à une époque où les
Français étaient constamment sur la route de Jérusalem, la Grèce
dut être souvent visitée, et que les chefs-d’œuvre de l’art antique
furent au moins entrevus.

D’après les recherches faites par M. Millet, soit à Mistra, soit
dans les notes manuscrites de Fourmont, c’est à la fin du xme siècle
qu’il faudrait attribuer la construction d’un des monuments les plus
importants de Mistra, l’église du couvent des Saints-Théodore du
Brontocheion, fondée par le protosyncolle Pacôme, qui l’adminis-
trait en 1296h Sur un tambour circulaire évidé de huit baies et
de huit niches, ayant piédroits et arcs de brique, s’élevait la grande
coupole de l'église (fig. 5). Bien que sa partie supérieure se soit
écroulée, on distingue encore à l’intérieur la belle disposition du
plan. Quatre trompes alternant avec les arcs qui relient les piles
secondaires de la travée centrale soutenaient le tambour. Les enduits
sont tombés et c’est à peine si l’on devine par quelques traces la
décoration primitive, tandis que les églises de la Peribleptos et de la
Pantanassa sont encore complètement peintes. Un clocher, dont la
base subsiste seule,flanquait la façade principale au sud. La décoration
du transept, avec ses demi-arcs appuyés sur la haie principale, est
analogue à celle de la Peribleptos. L’abside était très richement
décorée par des rangées de briques posées en dents de scie, com-
prenant entre elles deux assises de pierre : la décoration formait
ainsi des zones qu’interrompaient les baies et niches des absidioles.

C’est à la première moitié du xiv° siècle qu’il conviendrait
d’attribuer la construction de deux églises voisines, l’Evanguelistria
et la Panaghia du Brontocheion. L’Evanguelistria est un monument
de petite dimension, qui se rapproche par le plan de la Peribleptos.
Là encore nous remarquerons la disposition simple des absides
adossées aux pignons et demi-pignons des trois nefs, l’élévation don-
née au mur du transept pour appuyer la couverture des bas-côtés,
et l’amortissement extérieur des piliers qui soutiennent le tambour
portant la coupole (fig. 6). C’est le système de construction adopté
dans le Péloponèse au xm° siècle : il est si voisin de celui qu’on
pratiquait en Bourgogne et en Auvergne au xuc siècle, qu’on ne peut

1. G. Millet, Bulletin critique du 25 décembre 1895.
 
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