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GAZETTE DES BEAUX-ARTS
Nous avons cru pouvoir affirmer cependant que le Jean Bardeau
et Y Amado r de la Porte revenaient certainement au père. Le Pierre
Dauvet nous a laissé plus indécis. Nous allons indiquer maintenant
les œuvres qui appartiennent en propre au fils, Michel II Bourdin.
Michel II Bourdin, né en 1609, mourut en 1678. Il vit donc tout
le plein milieu du xvn° siècle, mais il ne parait pas avoir fait
partie du groupe des artistes officiels enrégimentés sous les ordres
de Lebrun, au service du grand roi. Il ne fut jamais de l’Académie; il
était au contraire — el cela cadre bien avec ce que nous avons vu de
sa famille et de son entourage — du groupe des maîtres des corpora-
tions. Il habitait rue Tisseranderie, dans cette même rue où la maîtrise
avait le local de scs assemblées et où elle ouvrit une école en 1648,
pour essayer de lutter contre l’Académie naissante. Trois ans après,
les maîtres devaient céder, et signaient un traité de jonction avec les
académiciens. La signature de Michel Bourdin se trouve sur cet acte.
Toutefois, quoique étant du parti adverse, il ne laissait pas d’avoir
des relations avec le monde des sculpteurs ofliciels. Nous le voyons,
en 1668, tenir sur les fonts baptismaux un fils de Girardon.
Nous sommes donc assez bien renseignés sur sa vie; remarquons
que c'est le seul, parmi les quatre artistes que nous avons étudiés,
dont nous puissions donner, avec précision, et la date de naissance
et la date de mort. Nous avons, par contre, bien peu d'œuvres à lui
attribuer avec certitude.
1
RESTAURATION DES TOMBEAUX DE SAIN’T-GERMAIN-DES-PRÉS.
Un travail dont il ne reste plus de trace,, mais dont nous avons
les marchés, ne nous donne pas une grande idée de la situation artis-
tique de notre homme. 11 s’agit de la restauration des tombes de
quelques anciens rois à l’abbaye de Saint-Germain-des-Prés. C’est
une besogne d’arrangeur et presque de faussaire, qui ne nous le fait
guère entrevoir que comme une sorte de praticien.
M. Guiffrey a publié1 un marché, du 4 octobre 1656, entre dom
Bertrand Audebert et Michel Bourdin, pour la reconstruction d’un
nouveau tombeau de Childebert, le fondateur de l’abbaye. L’effigie
1. Bulletin des Antiquaires, 1887, p. 111-118.
GAZETTE DES BEAUX-ARTS
Nous avons cru pouvoir affirmer cependant que le Jean Bardeau
et Y Amado r de la Porte revenaient certainement au père. Le Pierre
Dauvet nous a laissé plus indécis. Nous allons indiquer maintenant
les œuvres qui appartiennent en propre au fils, Michel II Bourdin.
Michel II Bourdin, né en 1609, mourut en 1678. Il vit donc tout
le plein milieu du xvn° siècle, mais il ne parait pas avoir fait
partie du groupe des artistes officiels enrégimentés sous les ordres
de Lebrun, au service du grand roi. Il ne fut jamais de l’Académie; il
était au contraire — el cela cadre bien avec ce que nous avons vu de
sa famille et de son entourage — du groupe des maîtres des corpora-
tions. Il habitait rue Tisseranderie, dans cette même rue où la maîtrise
avait le local de scs assemblées et où elle ouvrit une école en 1648,
pour essayer de lutter contre l’Académie naissante. Trois ans après,
les maîtres devaient céder, et signaient un traité de jonction avec les
académiciens. La signature de Michel Bourdin se trouve sur cet acte.
Toutefois, quoique étant du parti adverse, il ne laissait pas d’avoir
des relations avec le monde des sculpteurs ofliciels. Nous le voyons,
en 1668, tenir sur les fonts baptismaux un fils de Girardon.
Nous sommes donc assez bien renseignés sur sa vie; remarquons
que c'est le seul, parmi les quatre artistes que nous avons étudiés,
dont nous puissions donner, avec précision, et la date de naissance
et la date de mort. Nous avons, par contre, bien peu d'œuvres à lui
attribuer avec certitude.
1
RESTAURATION DES TOMBEAUX DE SAIN’T-GERMAIN-DES-PRÉS.
Un travail dont il ne reste plus de trace,, mais dont nous avons
les marchés, ne nous donne pas une grande idée de la situation artis-
tique de notre homme. 11 s’agit de la restauration des tombes de
quelques anciens rois à l’abbaye de Saint-Germain-des-Prés. C’est
une besogne d’arrangeur et presque de faussaire, qui ne nous le fait
guère entrevoir que comme une sorte de praticien.
M. Guiffrey a publié1 un marché, du 4 octobre 1656, entre dom
Bertrand Audebert et Michel Bourdin, pour la reconstruction d’un
nouveau tombeau de Childebert, le fondateur de l’abbaye. L’effigie
1. Bulletin des Antiquaires, 1887, p. 111-118.