Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 17.1897

DOI Heft:
Nr. 2
DOI Artikel:
Vitry, Paul: Deux familles de sculpteurs de la première moitié du XVIIe siècle, 3: les Boudin et les Bourdin
DOI Seite / Zitierlink:
https://doi.org/10.11588/diglit.28018#0168

DWork-Logo
Überblick
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
152

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

La collection Gaignières 1 renferme le dessin d'un monument
funéraire, qui était placé dans une chapelle de l'église des Cordeliers
du Mans, et consacré à la mémoire de François Le Gras, seigneur du
Luart, mort en 1652, de son père François Le Gras, conseiller au Grand
conseil, et de son aïeul maternel, Robert Garnier, le poète tragique.
Dans l’album du grand collectionneur, on lit, à la suite de la tran-
scription des épitaphes, cette mention : Michel Bourdin parisiensis
fecit. La date avancée de l’exécution du monument, ainsi que la
mention de parisiensis, jointe au nom de l’artiste, nous font bien
pressentir qu’il s'agit là du second Michel Bourdin et non de son
père, dont nous n’avons aucune œuvre aussi tardive et qui, lorsqu’il
indiquait son origine, ne manquait pas de se rattacher à son pays
natal, Orléans, plutôt qu'à Paris, sa patrie d'adoption.

Un document de la plus haute importance, publié récemment2,
vient encore confirmer cette opinion. C’est le marché passé pour l’exé-
cution du monument, entre Michel Bourdin d’une part et Marie Leclerc
de Lesseville, veuve de François Le Gras, d’autre part. Le marché est
daté du dernier juillet 1653. Le sculpteur y est dit demeurer rue Tisse-
randerie, paroisse Saint-Jean en Grève. C'était bien là, nous le savons
par ailleurs, le domicile de Michel II Bourdin; l’acte nous donne même
le nom de sa femme, Marie Briqueteux, qui vint, par-devant notaires,
s’engager, solidairement avec son mari, « à faire faire les ouvrages de
sculpture » commandés par la veuve de François Le Gras. Or, nous
ignorions ce nom, mais nous connaissions celui de la femme du pre-
mier Michel Bourdin, Nicole Absolut, et ceci nous confirme encore dans
cette idée qu’il s’agit bien ici du fils et non du père. Remarquons, en
passant, ce trait assez singulier : cette commande artistique se règle
presque comme une entreprise commerciale, et la femme, associée
naturelle de son mari, répond à son défaut de l’exécution de l'œuvre.

Un devis très long accompagne le marché et nous donne la
description exacte et minutieuse de tous les ouvrages, inscriptions,
armoiries, sarcophage, corniche, « vases de pierre dorés avec leur
ilambe >,, qui devaient accompagner les six bustes des personnages
ensevelis sous ce monument. Ces bustes représentaient : tout en haut,
Robert Garnier et sa femme inné Hubert ; au-dessous et un peu de

1. Bibliothèque Nationale. Pe 14, fe 65.

2. Cf. J. Guifïrey, Devis du tombeau de François Le Gras, seigneur du Luart—
jiar Michel Bourdin. [Revue de l’art français ancien et moderne,] 894, p. 359-367).
Cf. également Vte Menjot d'Elbenne, Monument funéraire de François Le Gras,
seigneur de Luart, Le Mans, 1895 (extrait de La province du Maine).
 
Annotationen