LES BOUDIN ET LES BOURDIN
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texte qui appuie cette attribution, nous ne sommes pas tenté de
les ajouter à la liste déjà respectable des œuvres des Bourdin.
A. de Montaiglon 1 cite encore leur nom à propos du tombeau
des frères Du Perron, archevêques de Sens, élevé en 1636, sans rien
affirmer toutefois, et avec raison, car, ici encore, nous n’avons aucune
preuve, et les statues conservées sont vraiment inférieures2.
Toutes ces hypothèses, en somme, outre ce qu’elles ont toujours
d’aventuré, ne sont pas très nécessaires, nous l’avons vu, pour recon-
stituer l’œuvre des Bourdin, pas plus que celle des Boudin ; ils ont,
par bonheur, pris soin de transmettre leur nom à la postérité. Leurs
signatures, assez fréquentes, ne cherchent pas à se dissimuler et ne
brillent pas par la modestie de leurs caractères.
Pourtant, il n’y a pas bien longtemps encore, on ne citait de ces
artistes que deux ou trois œuvres ; nous en connaissons aujourd’hui
un nombre bien plus considérable.
Nous avons, pour notre part, essayé de grouper et d’analyser les
renseignements recueillis çà et là sur leur vie et sur leurs œuvres;
nous avons voulu ajouter à leur bagage des œuvres auxquelles on ne
songeait pas, ou qui n’étaient connues que de nom; enfin, nous nous
sommes efforcé d’établir nettement et séparément l’histoire parallèle
de ces deux familles de sculpteurs du même temps et à peu près de
même nom.
Nous avons vu, d’une part, Thomas Boudin, avec les sept Groupes
du tour du chœur de Chartres et le Tombeau de Diane de France,
duchesse d'Angoulême ;
Puis son fils, Barthélemy Boudin,, avec le Tombeau de Sully,
à Nogent-le-Rotrou ;
D’autre part, Michel ier Bourdin, le plus important de tous,
avec la Tête de cire de Henri IV, de la collection Desmottes (?), le
Louis XI de Cléry, la Notre-Dame de Pitié d’Orléans, les figures de
1. A. de Montaiglon, Curiosités et antiquités de la ville de Sens (Gazette des
Beaux-Arts, 2e période, t. XXI, 1880, p. 231).
2. Parmi les monuments funéraires très nombreux et souvent fort intéres-
sants bien qu’anonymes de la même époque, il en est beaucoup que l’on pourrait
assimiler aux œuvres que nous venons d’étudier. Nous n’avons pas voulu nous
laisser aller ici à des hypothèses fort séduisantes. Nous croyons pourtant utile de
signaler dans la petite église de Vernantes (Indre-et-Loire), le tombeau d’un sieur
de Jalesnes (1642), qui, par sa disposition (deux bustes dans une niche semi-circu-
laire surmontant une longue épitaphe), et aussi par son exécution, offre des ana-
logies frappantes avec le tombeau du Luart.
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texte qui appuie cette attribution, nous ne sommes pas tenté de
les ajouter à la liste déjà respectable des œuvres des Bourdin.
A. de Montaiglon 1 cite encore leur nom à propos du tombeau
des frères Du Perron, archevêques de Sens, élevé en 1636, sans rien
affirmer toutefois, et avec raison, car, ici encore, nous n’avons aucune
preuve, et les statues conservées sont vraiment inférieures2.
Toutes ces hypothèses, en somme, outre ce qu’elles ont toujours
d’aventuré, ne sont pas très nécessaires, nous l’avons vu, pour recon-
stituer l’œuvre des Bourdin, pas plus que celle des Boudin ; ils ont,
par bonheur, pris soin de transmettre leur nom à la postérité. Leurs
signatures, assez fréquentes, ne cherchent pas à se dissimuler et ne
brillent pas par la modestie de leurs caractères.
Pourtant, il n’y a pas bien longtemps encore, on ne citait de ces
artistes que deux ou trois œuvres ; nous en connaissons aujourd’hui
un nombre bien plus considérable.
Nous avons, pour notre part, essayé de grouper et d’analyser les
renseignements recueillis çà et là sur leur vie et sur leurs œuvres;
nous avons voulu ajouter à leur bagage des œuvres auxquelles on ne
songeait pas, ou qui n’étaient connues que de nom; enfin, nous nous
sommes efforcé d’établir nettement et séparément l’histoire parallèle
de ces deux familles de sculpteurs du même temps et à peu près de
même nom.
Nous avons vu, d’une part, Thomas Boudin, avec les sept Groupes
du tour du chœur de Chartres et le Tombeau de Diane de France,
duchesse d'Angoulême ;
Puis son fils, Barthélemy Boudin,, avec le Tombeau de Sully,
à Nogent-le-Rotrou ;
D’autre part, Michel ier Bourdin, le plus important de tous,
avec la Tête de cire de Henri IV, de la collection Desmottes (?), le
Louis XI de Cléry, la Notre-Dame de Pitié d’Orléans, les figures de
1. A. de Montaiglon, Curiosités et antiquités de la ville de Sens (Gazette des
Beaux-Arts, 2e période, t. XXI, 1880, p. 231).
2. Parmi les monuments funéraires très nombreux et souvent fort intéres-
sants bien qu’anonymes de la même époque, il en est beaucoup que l’on pourrait
assimiler aux œuvres que nous venons d’étudier. Nous n’avons pas voulu nous
laisser aller ici à des hypothèses fort séduisantes. Nous croyons pourtant utile de
signaler dans la petite église de Vernantes (Indre-et-Loire), le tombeau d’un sieur
de Jalesnes (1642), qui, par sa disposition (deux bustes dans une niche semi-circu-
laire surmontant une longue épitaphe), et aussi par son exécution, offre des ana-
logies frappantes avec le tombeau du Luart.