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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 17.1897

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Nr. 2
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Hymans, Henri: Correspondance de Belgique
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https://doi.org/10.11588/diglit.28018#0185

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CORRESPONDANCE DE L’ÉTRANGER

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répétée, et un groupe à'Adam et Ève, figures de grandeur naturelle, offrant assez
d’analogie avec un sujet pareil du palais de Hampton Court.

Parlant du Musée, il n’est pas sans intérêt de constater qu’en Belgique,
tout comme en France, la question des entrées payantes se pose de jour en jour
plus nettement. S’il répugne à nombre de gens d’en revenir au vieux système
qui, à Bruxelles — comme à Paris, du reste, et en bien d’autres lieux, —
n’offre au public qu’un nombre limité de jours d’accès, on est bien obligé de se
dire que le quantum des visiteurs sérieux et des curieux de bon aloi n’a rien à voir
avec le flot sans cesse grossissant de désœuvrés des deux sexes qui, particulière-
ment l’hiver, envahit les banquettes, de gamins médiocrement stylés aux règles
de la bienséance, sans parler des miséreux pour qui bibliothèques et musées ne
sont qu’une sorte de chauffoir meublé de sièges confortables.

Contre ceux-là, une redevance, si minime fût-elle, serait une barrière
efficace, ayant d’ailleurs pour corollaire un libéral octroi de cartes permanentes.
En somme, la question est de celles qu’on ne pourra éluder bien longtemps. Il
est peut-être bon d’ajouter que peu de galeries publiques sont, à part certains
jours, absolument gratuites en Italie, en Allemagne, en Autriche, en Espagne ou
même en Angleterre. La National Gallery de Londres a, par semaine, une couple
de jours payants, jours réservés plus spécialement aux copistes et pas toujours
des plus commodes pour les visiteurs. A Anvers, l’entrée n’est gratuite que deux
jours par semaine aux divers musées. Il ne semble pas qu’on s’en plaigne.

Une nouvelle destinée à faire plaisir aux amis de l’art est la publication pro-
chaine d’un catalogue de la galerie du palais d’Arenberg, à Bruxelles. Ce livret,
qui viendra combler une véritable lacune, sera l’œuvre de M. Jos-Nève, de la
direction des Beaux-Arts. Sa publication sera d’autant mieux accueillie qu’elle
est le meilleur gage du maintien en Belgique de la précieuse galerie ducale
dont le transfert en Allemagne, assurait-on, était décidé. Des renseignements
sûrs me permettent de dire que le jeune duc d'Arenberg projette de faire annexer
à son palais de Bruxelles une galerie qu’il enrichirait de diverses toiles impor-
tantes appartenant au majorât et dispersées dans ses châteaux de l’étranger.

La dernière réunion du corps académique d’Anvers a décidé en principe
la célébration, en 1899, du troisième centenaire de la naissance d’Antoine van
Dyck. Né à Anvers, le 22 mars 1599, le grand peintre est mort à Londres, le
9 décembre 1641. Ses cendres, déposées à Saint-Paul, furent dispersées lors de la
reconstruction motivée par le grand incendie.

Ce qu’Anvers fera pour glorifier son illustre enfant n’est pas arrêté encore.
N’oubliez pas que la maison qui s’élève sur l’emplacement de celle où il vit le jour
est décorée d’une plaque commémorative ; que sa statue s’élève depuis trente
ans déjà en face de l’ancien musée, et qu’un des quais les plus importants de
l’Escaut porte son nom. Et comme, avec cela, le nom de van Dyck ne s’attache
à aucun des grands actes qui ont illustré la carrière de Rubens, ni même celle
de Teniers qui, lui, fonda l’Académie d’Anvers ; que, de plus, après avoir vécu bien
des années loin de sa ville natale, il est mort sur la terre étrangère, la forme des
honneurs complémentaires à rendre à sa mémoire ne paraît pas aisée à définir.

HENRI HYMAN§
 
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