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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 17.1897

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Nr. 3
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Lafenestre, Georges: Ernest Hébert, 1
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https://doi.org/10.11588/diglit.28018#0196

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

dans un éclectisme poétique les tendances et les qualités trop exclu-
sives des écoles hostiles. Plusieurs ont succombé sans avoir terminé
leur tâche : Papety, Chassériau, G. Ricard, Paul Baudry, Elie Delau-
nay et bien d’autres. Il nous reste encore, heureusement, Puvis de
Chavannes (né en 1824) et Gustave Moreau (1826); il nous reste,
avant eux, leur aîné qui fut parfois leur exemple, Ernest Hébert. Les
artistes, en décernant à M. Hébert la médaille d’honneur au Salon
de 1895, le gouvernement, en le nommant grand officier de la
Légion d’honneur, ont pris soin récemment encore de rappeler
quelle place occupe ce maître respecté dans l’histoire de la peinture
contemporaine.

M. Hébert (Ernest-Antoine-Auguste) est né à Grenoble, le
3 novembre 1817. Son père était notaire. C’est en 1835, au sortir du
collège, qu'il prit la diligence pour venir à Paris. Il obéissait à sa
famille en se rendant à l’Ecole de droit ; il suivait sa vocation en se
faisant inscrire à l'Ecole des Beaux-Arts (31 mars 1836). Tout en
préparant avec conscience ses examens obligatoires, il allait cher-
cher avec plus d’ardeur, chez Monvoisin d’abord, puis chez David
d’Angers, et enfin chez Paul Delaroche, les leçons de dessin et les
conseils d’art auxquels l’avait préparé, à Grenoble même, son pre-
mier professeur, Rolland. De ses trois maîtres parisiens, c’est David
d’Angers, chez lequel il travailla le plus longtemps, au milieu d’un
groupe de camarades ardents et indépendants (parmi lesquels Cou-
ture), qui exerça sur lui l’influence la plus durable. Il ne passa chez
Delaroche que quelques mois, sur le conseil de David, et pour pren-
dre part plus régulièrement au concours de peinture. Au bout de
quatre ans, en 1839, ce labeur assidu recevait sa double récompense ;
le jeune étudiant pouvait annoncer à sa famille, presque en même
temps, qu’elle aurait à embrasser bientôt, à la fois un licencié en
droit et un grand prix de Rome. Le premier concours d’Hébert, à
l’École des Beaux-Arts, avait été, en effet, sa première victoire. Il
n’était monté en loge que le dixième, mais quand il en sortit, sa
toile à la main, Delaroche lui annonça, de suite, qu’il serait bientôt
le premier. Sa composition (La coupe de Joseph trouvée dans le sac de
Benjamin) toucha les juges par une délicatesse de sentiment et une
sensibilité d’exécution qui correspondaient aux tendances du goût
public. Hébert fut couronné, à l’Institut, en même temps que
Lefuel pour l’architecture, Gruyère pour la sculpture, Yauthier
pour la gravure en médailles, Gounod pour la musique.

Les quatre années que l’étudiant avait passées à Paris comptent
 
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