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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 17.1897

DOI issue:
Nr. 3
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Nolhac, Pierre de: La décoration de Versailles au XVIIIe siècle, 6
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https://doi.org/10.11588/diglit.28018#0213

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LA DÉCORATION DE VERSAILLES

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l’appartement de Madame Victoire). L’auteur de cette frise est juste-
ment Verberckt, qui avait été chargé, en 1761, de la décoration de
ce cabinet, placé sous le Salon de la Guerre et dont plusieurs grands
panneaux sculptés sont encore en place1.

J’ignore si une restauration d’ensemble pourra être tentée avec
utilité dans le grand cabinet du Dauphin. Elle y semble particuliè-
rement délicate,, le dessin des glaces notamment étant ignoré. Pour
ce qui regarde les boiseries à reconstituer, on sait que nos meilleurs
sculpteurs sur bois, si habiles qu’ils soient d’ailleurs, n’ont plus le
faire d’un Verberckt ou d’un Rousseau ; mais M. Marcel Lambert
compte trouver ici une occasion de placer des parties d’anciennes
boiseries existant en magasin, et sur ce point on ne peut que se ran-
ger à son avis.

La petite pièce qui terminait l’appartement, en retour sur la ter-
rasse du midi, pourrait, mieux que l’autre, être restaurée sans donner
prise à la critique. Elle présente un spécimen instructif de la déco-
ration intime du milieu du siècle. C’est le « cabinet en bibliothèque »
mentionné par Blondel, et que tous les documents désignent comme
le «cabinet particulier » du Dauphin2. On a, dans les documents
publiés ici le mois dernier, la date de la dernière réfection de cette
bibliothèque, qui est seulement de 1755. Les boiseries sont d’un goût
assez différent de celui que nous avons rencontré chez les autres
sculpteurs de Versailles. Elles avaient été mises en vert et vernies
par Martin, « peintre et vernisseur du Roi ».

L’exiguité de la pièce exigeait l’invention de petits motifs ; on a
quelque peine à ne pas les trouver un peu mièvres. Cette observation
ne saurait s’appliquer à la frise, où sont des enfants musiciens et, en
médaillon, des figures d’anges jouant de l’orgue et du violon3 ; mais

1. Le nom de Verberckt est donné en effet dans l'État, des réparations faites
au Château, à la date du 7 juin 1761 :

» Toutes les poutres et solives du plancher du Salon de la Guerre sont entiè-
rement posées et Ton va commencer à en sceller les lambourdes pour y recevoir
le parquet, ainsi que celui du rez-de-chaussée au-dessous, faisant le grand cabinet
de Madame Victoire. Les enduits du plafond en sont faits, et le sieur Verbereckt
doit envoyer ce soir des sculpteurs avec les ornements de plâtre pour commencer
demain matin à poser la frise du pourtour de cette pièce. » (Archives Natio-
nales, CM 1805). En 1763, Philippe Gaffiéri faisait des bras pour ce cabinet.

2. Dussieux, toujours inexact, en a fait la « bibliothèque du Régent ».

3. Rappelons les goûts musicaux du Dauphin, qui avait voulu faire établir
chez lui « un cabinet d’orgue assez considérable », ouvrant par une porte sur le
grand cabinet qui vient d’être décrit. Ce projet fut abandonné et l’orgue offert à
l’église Saint-Louis (Luynes, VIII, 331).

XVII. — 3e PÉRIODE.

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