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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 17.1897

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Nr. 3
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Stiassny, Robert: Hans Baldung Grien et le retable de Saint Sébastien
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https://doi.org/10.11588/diglit.28018#0248

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226

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

de Fribourg en Brisgau, achevé en 1516, venait, en effet, de rendre
célèbre jusqu’au delà des limites de sa patrie le nom de Hans Bal-
dung. Sa gloire avait pénétré non seulement en Lorraine et en
France, mais encore dans les Pays-Bas, où, en 1521, Dürer, au cours
du voyage bien connu qu’il y fit, vendit et donna, en même temps
que ses propres estampes, des gravures sur bois de « Grienhans ». Des
relations étroites et amicales unirent, en effet, durant toute leur
existence, le maître de Nuremberg et l’artiste rhénan : celui-ci, dans
sa jeunesse avait travaillé avec ardeur dans l’atelier de Dürer, et y
avait reçu des impressions décisives pour le développement de son
talent. Nous avons une preuve touchante de cette amitié dans la
boucle de cheveux de Durer coupée, deux jours après la mort de
ce dernier, à l’intention de Baldung, et qui, à la suite de longues
pérégrinations, a trouvé un asile à la bibliothèque de l’Académie
des Beaux-Arts de Vienne *. Mais le monument le plus important de
ces relations entre Baldung et Dürer est le retable de saint Sébas-
tien, exécuté en l’année 1507, que nous offrons, reproduit fidèlement
pour la première fois, aux lecteurs de la Gazette des Beaux-Artsb

Cet autel à volets provient de la cathédrale de Halle-sur-la-Saal,
que le cardinal Albert de Brandebourg, archevêque de Magdebourg et
électeur de Mayence, Mécène illustre, avait fait construire, de 1520
à 1523, à la place d’une ancienne église de Dominicains et avait
dédiée à saint Maurice et à sainte Madeleine.

Le premier de ces saints, patron de la ville de Magdebourg, se
trouve figuré sur le volet d’un second triptyque de Baldung, exécuté
la même année que celui de saint Sébastien, comme pendant de
cette dernière œuvre : L'Adoration des Mages, aujourd’hui au Musée
de Berlin. Albert de Brandebourg, qui, en 1507, n'avait que dix-sept
ans, ne peut évidemment avoir commandé ces retables, quoiqu’il
soit prouvé qu’il donna plus tard des travaux à l’artiste1 2 3. Celui-ci

1. V. Chronique des Arts, 1873, n° 17, p. 159 ; Le Mirliton, Strasbourg, n° du
1er septembre 1884, et la Zeitschrift fur bildende Kunst, Leipzig, 1874, p. 321 et suiv.

2. L’eau-forte qui en a été publiée dans la Zeitschrift fur bildende Kunst de
1883 n’en donne pas une idée parfaite.

3. Un petit croquis à la pointe d’argent, provenant du livre d’esquisses de
Baldung, aujourd’hui au Cabinet des estampes de Berlin, représente le cardinal en
buste. On le reconnaît aussi dans la petite ligure d’un cavalier au fond du Martyre
de saint Étienne, tableau de Baldung datant de 1522, à la Galerie de Berlin. Enfin,
une Crucifixion, par notre peintre, au palais royal d’Aschaffenbourg, porte, avec
la date 1516, les armes de l’archevêque de Magdebourg, qui en fut le donateur.
 
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