HANS BALDUNG G RIE N
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tions absolument originales. Baldung semble avoir voulu proclamer
son droit d’auteur par une libre réplique de la composition de Y Ado-
ration des Mages dans la charmante lettre ornée, tirée du livre de
prières « Der seelen Paradisz » (Strasbourg, M. Schürer, 1510)1, que
nous reproduisons en lettre initiale.
Cette petite gravure sur bois nous rappelle, en même temps, le
domaine dans lequel s’épanouissait le plus vigoureusement la vaste
activité artistique de Baldung et nous donne une idée de ses tra-
vaux graphiques. Bien mieux que la peinture, l’« art imprimé » nour-
rissait alors son homme dans les pays allemands. C’est ainsi qu’il ne
fut pas loisible à Baldung d’amener à un parfait développement le
talent de coloriste qui avait donné de si belles promesses dans ses
œuvres de début. Ce n’est pas comme peintre, mais comme dessina-
teur de gravures sur bois, comme illustrateur, qu’il dut, à son retour
de Nuremberg, chercher le succès à Strasbourg, et c’est d’abord
dans ce genre qu’il trouva son style personnel. Et ce n’est pas dans
ses peintures, mais dans ses gravures sur bois et ses dessins qu’on
apprend à connaître entièrement l'immense force créatrice et la
débordante richesse d'imagination de maître « Grienhans ».
ROBERT STIASSNY
i. Rééditée dans les Poggii florentini oratoris opéra (Argentinæ, Schott, 1513),
ouvrage pour lequel Baldung dessina encore deux lettres ornées, d'un second
alphabet, en caractères romains, de mèmerestées inconnues jusqu’ici. Une petite
gravure sur bois de Baldung dans YHortulus anime (Argentinæ, Flacli, 1511) donne
une variante de l'Adoration clés Mages, en sens inverse de notre lettre initiale.
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tions absolument originales. Baldung semble avoir voulu proclamer
son droit d’auteur par une libre réplique de la composition de Y Ado-
ration des Mages dans la charmante lettre ornée, tirée du livre de
prières « Der seelen Paradisz » (Strasbourg, M. Schürer, 1510)1, que
nous reproduisons en lettre initiale.
Cette petite gravure sur bois nous rappelle, en même temps, le
domaine dans lequel s’épanouissait le plus vigoureusement la vaste
activité artistique de Baldung et nous donne une idée de ses tra-
vaux graphiques. Bien mieux que la peinture, l’« art imprimé » nour-
rissait alors son homme dans les pays allemands. C’est ainsi qu’il ne
fut pas loisible à Baldung d’amener à un parfait développement le
talent de coloriste qui avait donné de si belles promesses dans ses
œuvres de début. Ce n’est pas comme peintre, mais comme dessina-
teur de gravures sur bois, comme illustrateur, qu’il dut, à son retour
de Nuremberg, chercher le succès à Strasbourg, et c’est d’abord
dans ce genre qu’il trouva son style personnel. Et ce n’est pas dans
ses peintures, mais dans ses gravures sur bois et ses dessins qu’on
apprend à connaître entièrement l'immense force créatrice et la
débordante richesse d'imagination de maître « Grienhans ».
ROBERT STIASSNY
i. Rééditée dans les Poggii florentini oratoris opéra (Argentinæ, Schott, 1513),
ouvrage pour lequel Baldung dessina encore deux lettres ornées, d'un second
alphabet, en caractères romains, de mèmerestées inconnues jusqu’ici. Une petite
gravure sur bois de Baldung dans YHortulus anime (Argentinæ, Flacli, 1511) donne
une variante de l'Adoration clés Mages, en sens inverse de notre lettre initiale.