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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 17.1897

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Michel, André: Les Salons au Palais de l'Industrie de 1857 à 1897
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https://doi.org/10.11588/diglit.28018#0301

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LES SALONS AU PALAIS DE L’INDUSTRIE

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MM. Faiguière, Mercié, Dalou, Rodin, d’autres encore, les uns plus
réfléchis, les autres plus impulsifs, apportaient — ou promettaient —
chacun à son rang et à sa date, leur contingent d’œuvres à cette
grande école. Que lui manque-t-il donc pour que tant de forces se
coordonnent et s’exaltent dans une vivante synthèse, sinon le
support d’une architecture vraiment nationale? C’est ici la grande
misère de l’art moderne. Comme il n’y a plus de public homogène,
de programme social nettement formulé, servi par des moyens
logiques et de franches traditions, le monument a manqué, — autour
duquel tous les autres arts, — sculpture, peinture, orfèvrerie,
mobilier, s’appuient et se développent... Ce qu’a été l’architecture
pendant la période que nous résumons, le palais qui va disparaître
pourrait à la rigueur le dire... hélas ! Mais des signes encoura-
geants se manifestent. L’œuvre d’un Labrouste n'a pas été perdue et
celle d’un Vaudremer portera également ses fruits... Enfin, avec
les Chaplain et les Roty, la gravure en médailles, dont le passé
glorieux avait été trop oublié, nous donnait la joie d’assister à
une véritable Renaissance...

Herbert Spencer, dans ses Essais de morale, de science et
cl'esthétique, a tenté d’expliquer par une loi mécanique —la loi de
différenciation —- l’évolution historique de l’art. Après avoir posé le
principe que tout «progrès » organique est un changement de l'homo-
gène à l’hétérogène, du simple au complexe, il s’efforce d’en suivre
l’application et d’en trouver la vérification dans chacun des arts et
des «genres » successivement apparus. On pourrait, en appliquant à
l’histoire de la peinture et plus particulièrement du paysage, cette
méthode du philosophe anglais, montrer que l’école du plein air, et
après elle l’impressionnisme, sont des conséquences logiques de la loi
formulée par lui. De la synthèse qu’était le paysage « historique »
l’analysede notretemps a successivement dégagé l’étude des différents
éléments dont l’ensemble et l’harmonie s’équilibrent dans la nature :
d’abord celle des formes individuelles (essences d’arbres, nature des
terrains, variété des flores), que les classiques à la manière des Valen-
ciennes et des Ridault négligeaient volontiers pour « l’arbre en soi »;
— puis on entreprit l’étude de la lumière en elle-même, des vibrations
de l’air, des modes multiples qu’elle revêt à toutes les heures du jour
et sous les ciels éternellement changeants ; elle régna souveraine
et absorbante, au point de dissoudre dans son épanchement violent,
 
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