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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 17.1897

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Nr. 4
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Magne, Lucien: Mistra, 2
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https://doi.org/10.11588/diglit.28018#0328

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

venne a conservé de magnifiques exemples de ce mode de décora-
tion : il était employé dès le vR siècle au mausolée, de Galla Placidia.
La mosaïque s’y développe sur la coupole, sur les voûtes en berceau
et sur leurs tympans, au-dessus des revêtements de marbre. Ici, le
mosaïste représente le Bon Pasteur gardant son troupeau ; là, il
accompagne de magnifiques rinceaux la représentation symbolique
des cerfs s’abreuvant à une source.

Ravenne est la ville la plus riche en mosaïques du vie siècle.
Elles décorent le Baptistère et la petite église de Sainte-Marie in
Cosmedin ; elles revêtent, à Saint-Apollinaire-le-Neuf, les murs delà
nef au-dessus des arcs. D’un côté, c’est la procession des saintes
offrant des couronnes à la Vierge ; de l'autre, c’est la théorie des saints
portant aussi des couronnes vers le trône du Christ. Les vierges sont
coiffées de la mitre; c’est encore la coiffure des anges de la Sainte
liturgie à l’église de la Peribleptos de Mistra, et, malgré quelque
variété dans les altitudes, les figures ont la belle ordonnance régu-
lière qui accuse dans l'art byzantin la tradition grecque.

A Saint-Vital comme à Saint-Apollinaire, les mosaïques s’en-
lèvent sur un fond d’or, tandis qu’au mausolée de Galla Placidia le
fond est d’un ton bleu chatoyant. L’or n’est pas seulement réservé
au fond : il brille sur les costumes, sur les décorations architectoni-
ques ; les arêtes des arcs s’arrondissent sous ce décor ininterrompu
qui couvre la surface des voûtes comme de la plus riche tenture.

Si la seconde floraison de Part byzantin du ixe au xue siècle a
produit des œuvres aussi brillantes, la magnificence du décor ne fut
jamais mieux qu'au vie siècle en harmonie avec les formes des deux
types de monuments chrétiens, la basilique et l’église à coupole,
simultanément employés dans l’exarchat de Ravenne.

C’est à cette seconde floraison qu’appartiennent en Grèce les
mosaïques de Daphni et de Saint-Luc (H-agios Loukas), en Vénétie
celles de Saint-Marc, en Sicile celles des églises normandes.

Les mosaïques de Saint-Luc et de Daphni accusent un art plus
délicat que celui de Ravenne. Déjà, à Saint-Vital, le mosaïste exécutait
ses figures avec des cubes plus petits que ceux qu’il employait dans
les fonds. A Saint-Luc, les mosaïques de la grande église sont encore
traitées au point de vue décoratif, comme celles de Ravenne : le mo-
saïste dispose les cubes de verre en rangées concentriques ou parallèles
suivant les contours des ornements ou des figures, et sertit ces con-
tours en clair ou en foncé pour les isoler du fond. Mais à Saint-Luc,
et surtout à Daphnj, tes morceaux de yerpe gont très réduits., et le§
 
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