DOI Heft:
Nr. 5
DOI Artikel:Roserot, Alphonse: La statue équestre de Louis XV par Edme Bouchardon, 2
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GAZETTE DES BEAUX-ARTS
des procédés de T Administration. « M. Bonchardon, peut-être trop
prévenu de ia considération qui était due à ses grands et rares
talens, ne pou voit se prêter à tous les procédés d'ordre mercantile
que, naturellement, des éclievins marchands mettent à tout ce qu’ils
font... Sans M. Lempereur, échevin, plus intelligent et plus au fait
delà manière d’agir convenable avec les artistes1, peut-être cette
statue 11’eût-elle pas été fondue du vivant de M. Bonchardon. »
Une seconde raison de cette lenteur était due au mauvais succès
de la fonte ~.
Le grand retard apporté à l’inauguration fut causé parles événe-
ments extérieurs. La France était engagée dans la désastreuse guerre
de Sept-Ans ; il fallait décemment attendre la conclusion de la
paix, pour célébrer les réjouissances qui devaient accompagner les
cérémonies de l’inauguration.
Pendant ce temps, la santé de 1 artiste allait en déclinant ; un
mal intérieur le minait 3. Dès la fin de l’année 1761, la maladie avait
fait de grands progrès ; c’est le motif d’excuse qui fut présenté à
l’Académie de Peinture et de Sculpture, dans sa séance du 31 dé-
cembre, pour la nomination d’un professeur suppléant, chargé d’en-
seigner, pendant le mois de janvier suivant. A cette nouvelle, l’Aca-
démie s’était empressée de déléguer à l’artiste un de ses membres,
le comte de Caylus, pour « lui témoigner l’intérêt que la Compagnie
prend à sa santé ». Six mois plus tard (séance du o juin 1762), elle
faisait encore prendre de ses nouvelles, car » la maladie continue, »
disait le procès-verbal4.
Bonchardon mourut le 27 juillet 1762 3 ; il avait soixante-quatre
ans et deux mois.
1. Lempereur était amateur d’œuvres d'art. On a le catalogue de la vente
qui en fut faite, après son décès, le 24 mai 1773. (Voyez : Duplessis. Les Ventes
de tableaux, dessins, estampes et objets d’art aux XVIIe et XVIIIe siècles, n° 773.)
2. Gocliin, Mém. inédits, etc., pp. 97 et 99.
3. Maladie de foie, suivant Caylus (p. 31); épuisement causé parle travail,
dit Mariette (Abcccdario, I, p. 164) ; » hydropisie, causée par un trop grand épui-
sement d’esprit », suivant la Notice placée en tête du Catalogue de sa vente.
4. A. de Montaiglon, Procès-verbaux de VAcadémie royale de Peinture et de
Sculpture, VII, p. 183 et 194.
3. Voici son acte de décès :
« Extrait des registres des enterremens faits en l’église paroissiale de Saint-
Philippe du Roule, à Paris.
» Le mercredy vingt-huit juillet 1762, M. Edme Bouchardon, sculpteur ordi-
naire du Roy, processeur de l’Aecadémie royale de Peinture et de Sculpture, des-
sinateur de celle des Belles-Lettres, et membre de l’Académie de Saint-Luc de
GAZETTE DES BEAUX-ARTS
des procédés de T Administration. « M. Bonchardon, peut-être trop
prévenu de ia considération qui était due à ses grands et rares
talens, ne pou voit se prêter à tous les procédés d'ordre mercantile
que, naturellement, des éclievins marchands mettent à tout ce qu’ils
font... Sans M. Lempereur, échevin, plus intelligent et plus au fait
delà manière d’agir convenable avec les artistes1, peut-être cette
statue 11’eût-elle pas été fondue du vivant de M. Bonchardon. »
Une seconde raison de cette lenteur était due au mauvais succès
de la fonte ~.
Le grand retard apporté à l’inauguration fut causé parles événe-
ments extérieurs. La France était engagée dans la désastreuse guerre
de Sept-Ans ; il fallait décemment attendre la conclusion de la
paix, pour célébrer les réjouissances qui devaient accompagner les
cérémonies de l’inauguration.
Pendant ce temps, la santé de 1 artiste allait en déclinant ; un
mal intérieur le minait 3. Dès la fin de l’année 1761, la maladie avait
fait de grands progrès ; c’est le motif d’excuse qui fut présenté à
l’Académie de Peinture et de Sculpture, dans sa séance du 31 dé-
cembre, pour la nomination d’un professeur suppléant, chargé d’en-
seigner, pendant le mois de janvier suivant. A cette nouvelle, l’Aca-
démie s’était empressée de déléguer à l’artiste un de ses membres,
le comte de Caylus, pour « lui témoigner l’intérêt que la Compagnie
prend à sa santé ». Six mois plus tard (séance du o juin 1762), elle
faisait encore prendre de ses nouvelles, car » la maladie continue, »
disait le procès-verbal4.
Bonchardon mourut le 27 juillet 1762 3 ; il avait soixante-quatre
ans et deux mois.
1. Lempereur était amateur d’œuvres d'art. On a le catalogue de la vente
qui en fut faite, après son décès, le 24 mai 1773. (Voyez : Duplessis. Les Ventes
de tableaux, dessins, estampes et objets d’art aux XVIIe et XVIIIe siècles, n° 773.)
2. Gocliin, Mém. inédits, etc., pp. 97 et 99.
3. Maladie de foie, suivant Caylus (p. 31); épuisement causé parle travail,
dit Mariette (Abcccdario, I, p. 164) ; » hydropisie, causée par un trop grand épui-
sement d’esprit », suivant la Notice placée en tête du Catalogue de sa vente.
4. A. de Montaiglon, Procès-verbaux de VAcadémie royale de Peinture et de
Sculpture, VII, p. 183 et 194.
3. Voici son acte de décès :
« Extrait des registres des enterremens faits en l’église paroissiale de Saint-
Philippe du Roule, à Paris.
» Le mercredy vingt-huit juillet 1762, M. Edme Bouchardon, sculpteur ordi-
naire du Roy, processeur de l’Aecadémie royale de Peinture et de Sculpture, des-
sinateur de celle des Belles-Lettres, et membre de l’Académie de Saint-Luc de