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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 17.1897

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Nr. 5
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Roserot, Alphonse: La statue équestre de Louis XV par Edme Bouchardon, 2
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https://doi.org/10.11588/diglit.28018#0423

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LA STATUE DE LOUIS XV PAR BOUCHARDON

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et qu’il estimera lui être nécessaires, lui soient remis sous le bon
plaisir de la Ville, afin qu’il puisse mieux juger de mes intentions ;
et en les remplissant autant qu’il le trouvera à propos, qu’il travaille
pour ma gloire et pour la sienne, car, quoyque je sois très convaincu
qu’il ne seroit pas difficile de faire mieux, je crois devoir déclarer
que dans l’état auquel j’ai amené l’ouvrage, il seroit dangereux d’y
rien changer, tant par rapport à l’ordonnance générale que pour la
disposition particulière de chaque figure. Aussi, est-ce par cette
considération, et parce que je connois le goût et la façon d’opérer de
Monsieur Pigalle, que j’ay principalement jetté les yeux sur lui, et
que sans vouloir faire tort à aucun de 110s autres confrères, dont je
respecte les talens, j’ose assurer de la réussite de l’ouvrage de la
Ville, du moment que la conduite lui en aura été confiée.

« Au Roule, ce vingt quatre juin 1762.

« E. BOUCHARDON. »

La Ville ne pouvait hésiter un instant : la dernière volonté de
Bouchardon devait être respectée ; les intrigues ourdies par Caylus
et Vassé devaient échouer misérablement. Cochin en a très bien
exposé les raisons : « Le droit qu’il sembloit avoir de disposer de son
ouvrage ; le choix judicieux qu’il faisoit d’un artiste auquel Vassé
ne pouvoit être comparé ; la publicité de ce choix ; le cri d’applau-
dissement qu’il excitoit, à l’exception de ceux qui avoicnt été gagnés
et qui n’osoient parler, tout enfin se réunissoit pour l’exécution du
contenu dans la lettre, et elle eut son effet1. »

Le lendemain du décès de Bouchardon, le jour même de son
inhumation, sa lettre fut remise au Bureau de la Ville 2, qui décida,
séance tenante, de confier à Pigalle l’achèvement de l’ouvrage, aux
conditions de l’ancien marché et sous la responsabilité des héritiers de
Bouchardon. Cependant, l’année suivante, sur la demande de Pigalle,
la Ville consentit à faire un nouvelle convention (28 avril 1768).

Les travaux ne furent entièrement terminés qu’en 1772 ; le

1. Mémoires inédits, etc., p. 56. —• LeDict. des artistes de l'Ecole française, par
Bellier de la Chavignerie et Auvray (II, 272), dit par erreur que Bouchardon aurait
désigné Pigalle pour terminer « le monument que la ville de Reims faisait élever
en l’honneur de Louis XV ».

2. On lit en marge de la lettre : « Écrit remis à M. le Prévost des Mar-
chands par les héritiers Bouchardon, le lendemain de son déceds. » (Arch. Nat.,
H, 2160.)
 
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