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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 17.1897

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Nr. 6
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Saint-Marceaux, René de: La sculpture aux Salons de 1897
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https://doi.org/10.11588/diglit.28018#0522

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

ses traditions, sans inquiétude, libre de tous soucis. Depuis quatre
siècles pourtant, sans qu’elle s’en aperçoive, elle est privée de lame
exquise et sublime dont le charme divinisa les pierres de nos
anciennes églises, de cette âme qui prit la fuite devant l’art maté-
rialiste venu de l’étranger à
la Renaissance.

La sculpture française,
il est vrai, avait déjà changé
de caractère à la fin du moyen
âge. Sa belle inspiration sem-
blait vouloir l'abandonner ;
la nature n'était déjà plus
son seul maître; la vague
influence d'une antiquité à
peine entrevue commençait
son travail dissolvant, lors-
que l'art italien s’imposa chez
nous. L’Italie, elle aussi, sor-
tait d’une des plus merveil-
leuses périodes d’art qu’on
connaisse ; le malheur vou-
lut que l’influence italienne
se soit exercée précisément
à cette époque de décadence
qu'a longtemps masquée le
génie des Raphaël et des
Michel-Ange. Les sculpteurs
français adoptèrent l’art
transalpin, qui dès lors sem-
bla mourir en Italie. Mais
l’école nouvelle, l’école fran-
co-italienne, était fondée :
une suite ininterrompue d’hommes du plus grand talent en transmit
jusqu’à nous la formule.

C’est sur « la terre classique de l’art » que nos artistes vont de
siècle en siècle chercher leur inspiration. La fondation de l’Ecole de
Rome consacra leur superstition et réglementa leur pèlerinage. Et,
dès lors, c’est dans la Ville Eternelle que notre jeunesse artistique
reçoit ses plus vives impressions, entourée de tout le faste de la
grande ère de prospérité des Papes. A Rome, ce ne sont pas les rares
 
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