Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 17.1897

DOI issue:
Nr. 6
DOI article:
Ríos, Ricardo de los: Coup d'œil sur la gravure aux Salons de 1897
DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.28018#0550

DWork-Logo
Overview
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
30Ô

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

de MM. Ardail, Lalauze et Gaujean, où la figure a la grande part.

M. Patricot a gravé, pour la Gazette des Beaux-Arts, une des
meilleures planches que je connaisse., La Vierge au rosier, de Botti-
celli. Nos lecteurs trouveront, en face de ces lignes, ce chef-d’œuvre
d’interprétation délicate et ressentie, qui assigne une place à part au
jeune maître du burin, place à laquelle le désignaient déjà plusieurs
œuvres antérieures d'après des Primitifs italiens; impossible d’ètre
plus fidèle dans le rendu du style florentin. L’autre planche de
M. Patricot, Volubilis, d’après un haut-relief de M. Boucher, est de
la môme compréhension impeccable; ici, le graveur a élargi sa
facture, modelant sans défaillance dans une gamme très lumineuse,
avec un burin souple et ferme à la fois. On a remarqué, lors de
l’Exposition des burinistes au Cercle de la Librairie, combien est
grande la pénurie de graveurs qui sachent dessiner d’après nature
comme de véritables peintres ; je suis donc heureux de dire ici que
M. Patricot est un artiste dans toute l’acception du mot, qui, à
à l’exemple du regretté Gaillard, dont il semble suivre les traces,
sait vraiment dessiner et peindre.

MM. Burncy et Payrau intéressent vivement par leur scrupu-
leuse facture. La Gazette des Beaux-Arts a souvent publié de ces
artistes des planches excellentes. M. Jasinski a des affinités de talent
avec MM. Patricot, Burney et Payrau, et tous les quatre procèdent
plus ou moins de Gaillard; mais M. Jasinski déconcerte par l’effort
de patience sans égale et l’application plus qu’humaine qu’il déve-
loppe ; ces efforts, cette application finissent par détruire, en somme,
toute sensation d’art, en occupant l’œil des moindres détails, tels
que le plus petit grain de sable, le moindre brin d’herbe et l’infinité
des feuilles et des pétales d’innombrables fleurettes qu’il s’acharne
à rendre. Sa planche d’après la Toilette de Vénus de Burne-Jones
est absolument déconcertante à regarder.

Toute différente est la technique de M. Achille Jacquet. Son
portrait de femme est d’une facture déliée et lumineuse, le Guil-
laume Juvénal des Ursins de Jean Fouquet, d'un faire plus austère,
ainsi qu’il convient à un Primitif, et la tète d’enfant délicieuse de
modelé et d’expression. De M. J. Jacquet, je retrouve une grande et
belle planche, largement traitée, d’après un peintre anglais, déjà vue
à une exposition récente, ainsi que les deux excellents envois de
M. Lamotte : La Famille de Largillière, et le Portrait de Sarah
Bernhardt dans Gismonda, d’après M. Chartran. Je retrouve aussi le
Sacre de Napoléon, d’après David, par M. Sulpis, cuivre dont l’Expo-
 
Annotationen