GAZETTE DES BEAUX-ARTS
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autres par des corniches et encadrés dans de riches bordures, repré-
sentant toutes les hautes personnalités de la famille des Gonzague.
Sous chaque portrait, sur des bandeaux séparés les uns des autres
par les armoiries qui lui correspondent, exécutées en mosaïque de
marbres, on lit le nom de chaque parent ou allié. Nous avons là,
à grande échelle, toute la série des personnages dont la naissance
est antérieure à ceux que nous ont représentés Pisanello, Sperandio,
Pietro da Fano, Talpa, Ruberto, Pomedello et Leone Leoni, tous
exécutés d'après les documents directs et absolument intacts. Il n’y
a point à douter que Vespasiem, en ordonnant cette décoration, ait
pensé à la disposition prise par le grand aïeul Louis 11 dans celle
villa de Goito dont nous n’avons plus trouvé pierre sur pierre, mais
dont nous avons la description par Mantegna. Nous savons, en effet,
par une lettre datée 15 janvier 1554, adressée par le duc à son
secrétaire, Mutio Capilupi, qu’au moment de partir pour Naples il
chargeait ce dernier de se rendre à Mantoue, pour obtenir du duc
Frédéric les portraits exacts de tous les princes de la famille.
Nous n’insistons pas sur les peintures et les bas-reliefs de la
voûte, où un artiste de la famille Cavalli, Alberto, à la fois peintre et
sculpteur, auteur de tous les grands médaillons, a peint, piaffant
dans l’azur, les chevaux du char de Phaéton, éternel sujet cher aux
artistes nés sur les bords de l’Eridan, que nous retrouverons encore
dans un autre monument de Sabhioneta.
Tous les appartements et salles du Palais ducal, de dimensions
plus ou moins grandes, qui regardent sur la place ou prennent jour
à cet étage noble sur les deux rues latérales délimitant le palais,
sont consacrés aujourd’hui à des services publics. Coupée en deux,
la plus grande de toutes, aujourd’hui alïectée aux bureaux de la
municipalité, a subi une véritable amputation; c’était jadis la salle
des Eléphants ; elle empruntait son nom à la peinture ornant son
plafond, œuvre pleine de fantaisie, représentant les lourds pachy-
dermes dans cent poses variées. Un plafond nouveau, interposé pour
diminuer la hauteur, ne cache que la moitié de la composition qui
va chaque jour se détériorant. Le bureau de la préture, la salle d’au-
dience, la salle des Pas-Perdus, la chancellerie, etc., occupent toute
une aile. Réduites à un service quotidien, aménagées à la moderne,
ces salles n’offrent aucune décoration dans la partie basse, mais les
parties supérieures en sont restées absolument intactes. Les plafonds
sont des chefs-d’œuvre de hardiesse de décoration ; quelques-uns
présentent, au centre, dans des cadres à grand relief tout brillants
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autres par des corniches et encadrés dans de riches bordures, repré-
sentant toutes les hautes personnalités de la famille des Gonzague.
Sous chaque portrait, sur des bandeaux séparés les uns des autres
par les armoiries qui lui correspondent, exécutées en mosaïque de
marbres, on lit le nom de chaque parent ou allié. Nous avons là,
à grande échelle, toute la série des personnages dont la naissance
est antérieure à ceux que nous ont représentés Pisanello, Sperandio,
Pietro da Fano, Talpa, Ruberto, Pomedello et Leone Leoni, tous
exécutés d'après les documents directs et absolument intacts. Il n’y
a point à douter que Vespasiem, en ordonnant cette décoration, ait
pensé à la disposition prise par le grand aïeul Louis 11 dans celle
villa de Goito dont nous n’avons plus trouvé pierre sur pierre, mais
dont nous avons la description par Mantegna. Nous savons, en effet,
par une lettre datée 15 janvier 1554, adressée par le duc à son
secrétaire, Mutio Capilupi, qu’au moment de partir pour Naples il
chargeait ce dernier de se rendre à Mantoue, pour obtenir du duc
Frédéric les portraits exacts de tous les princes de la famille.
Nous n’insistons pas sur les peintures et les bas-reliefs de la
voûte, où un artiste de la famille Cavalli, Alberto, à la fois peintre et
sculpteur, auteur de tous les grands médaillons, a peint, piaffant
dans l’azur, les chevaux du char de Phaéton, éternel sujet cher aux
artistes nés sur les bords de l’Eridan, que nous retrouverons encore
dans un autre monument de Sabhioneta.
Tous les appartements et salles du Palais ducal, de dimensions
plus ou moins grandes, qui regardent sur la place ou prennent jour
à cet étage noble sur les deux rues latérales délimitant le palais,
sont consacrés aujourd’hui à des services publics. Coupée en deux,
la plus grande de toutes, aujourd’hui alïectée aux bureaux de la
municipalité, a subi une véritable amputation; c’était jadis la salle
des Eléphants ; elle empruntait son nom à la peinture ornant son
plafond, œuvre pleine de fantaisie, représentant les lourds pachy-
dermes dans cent poses variées. Un plafond nouveau, interposé pour
diminuer la hauteur, ne cache que la moitié de la composition qui
va chaque jour se détériorant. Le bureau de la préture, la salle d’au-
dience, la salle des Pas-Perdus, la chancellerie, etc., occupent toute
une aile. Réduites à un service quotidien, aménagées à la moderne,
ces salles n’offrent aucune décoration dans la partie basse, mais les
parties supérieures en sont restées absolument intactes. Les plafonds
sont des chefs-d’œuvre de hardiesse de décoration ; quelques-uns
présentent, au centre, dans des cadres à grand relief tout brillants