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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Per. 19.1898

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Fidière, Octave: Alexandre Roslin, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.24683#0054

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46

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

gloires de l’école française ; sans doute aussi, parmi les quelques
centaines de toiles qu'il dut peindre pour satisfaire aux exigences
d’une clientèle nombreuse, il s’en trouve plus d’une qu’il n’eut pas le
loisir de parfaire à son gré et qui porte les marques d’une exécution
hâtive ; Roslin, dans l’ensemble de son œuvre, ne s’en montre pas
moins dessinateur habile, coloriste brillant parfois, homme de goût
presque toujours. Il est, en somme, un des bons peintres d'une époque
qui compta peu d'artistes de génie ; comme tel, il mérite une place
honorable parmi les maîtres secondaires de la lin du xviue siècle.

Alexandre Roslin, nous l’avons vu, naquit à Malmœe, en 1718.
Ses premières années se passèrent à Carlscrôn, où son père était
médecin; il y étudia d’abord la profession de constructeur de navires;
puis, ayant résolu d’être peintre, il quitta la maison paternelle pour
se fixer à Stockholm.

La capitale de la Suède était alors un centre intellectuel et artis-
tique important. Depuis Christine, des relations étroites s’étaient
établies entre Paris et Stockholm et de nombreux Français étaient
venus vulgariser dans cette dernière ville l’art et la littérature de
leur pays. La Suède comptait d’ailleurs, au commencement du xvme
siècle, un certain nombre d’artistes indigènes, tels que le décora-
teur Pasch et le portraitiste Lündberg, sans parler de peintres moins
connus, comme Michaël Dahl, David von Kraftt, Schrœder et quel-
ques autres. Le jeune Roslin reçut d’eux les conseils dont il avait
besoin, en même temps qu’ii trouvait auprès d’une de ses tantes,
Mmc Wertmüller — l’aïeule du peintre de ce nom, sans doute, —
l’aide matérielle que nécessitait son médiocre état de fortune. L’ap-
prentissage de Roslin dura trois ans ; il exécuta, pendant cette période,
de nombreux portraits qui firent connaître son nom jusqu’en Alle-
magne. Sur ces entrefaites, la margrave de Bayreuth le fait deman-
der à sa cour; Roslin s’empresse d’accepter. Léger d’argent, mais
riche d’espérances, il quitte son pays natal pour aller en Allemagne
et, de là, faire son tour d’Europe.

Après avoir séjourné quelque temps à la cour de Bayreuth, où
il organisa, sur la demande du prince, une Académie dont il eut soin
de se nommer directeur, il part le 7 septembre 1747 pour l’Italie,
visite Venise, Bologne, Ferrare, Rome et Naples. Quand il arriva à
Florence, il avait déjà la réputation d’un peintre de valeur. Il fut
sans difficulté associé à l’Académie de cette ville et invité à faire,
pour la collection des Uffizzi, son propre portrait.
 
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