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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Per. 19.1898

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Nr. 1
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Fidière, Octave: Alexandre Roslin, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.24683#0063

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

toujours enthousiasmé de ses propres ouvrages et fort content quand
il trouve à critiquer dans les ouvrages des autres. » Il ne faut pas
être trop sévère pour cette vanité, assez commune chez les artistes
et qui, après tout, est peut-être une de leurs forces. Greuze aussi
était un peu vain : « Otez-lui, écrivait Diderot, cette vanité qui lui
fait dire de son propre ouvrage : voyez-moi cela ; c’est cela qui est
beau ! vous lui ôterez la verve ; vous éteindrez le feu, et le génie
s’éclipsera. »

Nous avons parlé plus haut du portrait qui fut exécuté, en 1791,
pour le musée des Uffizzi. J’en signalerai encore quatre, dont l’au-
thenticité ne me semble pas douteuse. L’un d’eux appartient à
Mme la princesse Mathilde ; le second, qui est une des meilleures
œuvres du peintre, d’une exécution souple et moelleuse qu’il n’a pas
toujours rencontrée, fait partie de la collection de Mme Edouard
André ; un troisième se trouve chez M. Charles Roslin, arrière-
petit-fils du peintre ; enfin M. Alfred Oudot, qui est également un
des descendants de Roslin, possède, de son aïeul, un magnifique
portrait, qu’il exécuta alors qu’il était à l’apogée de sa brillante
carrière. A mi-jambes, assis dans un fauteuil, il se prépare à peindre
le portrait de son souverain, dont les traits sont déjà esquissés sur
une toile à portée de sa main. Pour cette œuvre auguste, l’artiste a
revêtu un costume d’apparat : perruque à queue, habit de soie jaune
orangé orné de l’ordre de Wasa *, qui vient de lui être conféré. Ce
tableau a figuré à l’Exposition des Portraits historiques de 1878.
D’une facture un peu mince, peut-être, il résume à souhait, par
contre, les qualités du peintre suédois, la verve brillante de son style,
sa prestigieuse habileté d’exécutant, sa couleur plus vive qu’harmo-
nieuse, son incomparable savoir-faire.

En 1757, Roslin expose huit portraits, dont l’un a les dimen-
sions d’un tableau d’histoire ; c’est celui du duc d’Orléans, à cheval,
saluant de son chapeau en passant devant l’armée. Ce tableau se trou-
vait au château de Saint-Cloud lorsque Marie-Antoinette en fit l’acqui-
sition ; il a passé depuis dans la galerie historique du château d’Eu.

Rien à dire du Salon de 1759, où Roslin n’expose que des por-
traits de personnages peu connus; mais celui de 1761 nous réserve 1

1. Ce portrait, si nos souvenirs sont exacts, n’est pas daté, mais la croix de
Wasa qui orne l’habit de l’artiste, ainsi que l'âge indiqué par son visage, per-
mettent de fixer approximativement la date où il fut fait : il n’a pu être exécuté
avant 1771, année ou Gustave III créa l’ordre de Wasa, dont Roslin fut décoré un
des premiers.
 
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