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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Per. 19.1898

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Nr. 1
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Nolhac, Pierre de: La décoration de Versailles au XVIIIe siècle (Nouvelle Série), 1
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https://doi.org/10.11588/diglit.24683#0085

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

7 G

ments de glaces manquent, et l’écroulement récent du plafond a
nécessité le sacrifice des plâtres sculptés de la voussure, qu'il serait
aisé de rétablir1; mais tout le reste est en place. L’alcôve, en face
de la fenêtre, s’ouvre entre deux cabinets, munis de commodes
armoires et éclairés par un petit vitrage au-dessus de la porte. Au
couronnement de l’alcôve, un écusson fleuri est sculpté entre deux
ailes. Le style de la boiserie, composé de grands panneaux à coquille,
d'un dessin simple et élégant, se rapporte fort bien à la date désignée
et rappelle d’assez près la décoration de la salle à manger2. Je n’hé-
siterais pas à en faire aussi honneur à Verberckt. La fenêtre donne
sur un balcon, à la hauteur des statues décoratives de Baltique, d'où
la vue s’étend largement sur le Parterre du nord et sur le comble
de la Chapelle.

Ces pièces, historiques entre toutes, n’appartiennent pas admi-
nistrativement au Musée de Versailles. Comme l’appartement de
Mmo de Mailly, elles sont réservées au service éventuel du Sénat et
ne sont pas visitées. Jusqu’à ce jour, d’ailleurs, elles avaient joui,
grâce à Dussieux, d’une notoriété d’un genre particulier. L’imagi-
natif historien du Château, qui en connaissait l’existence, y avait placé
un mystérieux appartement, qu’il avait appelé « des petites maî-
tresses », et qui n’est, sous cette forme du moins, qu’une pure et
simple invention. Cette légende établie à grand renfort de déduc-
tions, sur un passage mal compris de Mme du Hausset, qui désigne
expressément une partie du Château toute différente, n’est pas une
des moins fâcheuses du livre de Dussieux. Le magnifique apparte-
mentauquel s’était attaché aussi gratuitement un regrettable souvenir
appartient non à la basse chronique d’alcôve, mais à l’histoire. C’est
celui où l’on a fêté les dernières victoires de Louis XV et préparé la
paix d’Aix-la-Chapelle. Il est piquant de constater qu’au milieu des
destructions faites dans l’attique tout entier, le seul morceau d’art
complet qui soit demeuré en place soit précisément, selon toutes
les vraisemblances, la chambre à coucher de la « Grande Marquise ».

PIERRE DE N O L H A C

{La suite 'prochainement.)

J. M.F avier, architecte inspecteur, délégué du Sénat, qui a bien voulu faciliter
toutes mes observations topographiques, a conservé exactement le prolil de la
voussure, au cas d’une restauration de cet appartement. Malheureusement, le pla-
fond de ces pièces, placé sous les plombs des toits, souffre beaucoup de l’humidité.

2. V. les deux gravures ci-dessus, p. 63 et 67. Ces boiseries n’avaient jamais
été photographiées ni dessinées.
 
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