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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Per. 19.1898

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Pottier, Edmond: Le lotus dans l'architecture égyptienne
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https://doi.org/10.11588/diglit.24683#0087

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

quoi il m’a semblé utile d’en faire connaître les idées principales
dans une revue d’art et de les mettre ainsi à la portée d’un plus
grand nombre U

Comptons d’abord les préjugés auxquels M. Georges Foucart
livre le bon combat et dont il fait justice :

1° L’Egypte est le pays de l'art hiératique et immobilisé.

2° L’architecture y dérive des formes primitives de pierres tail-
lées dans le roc dont les hypogées de Beni-IIassan offrent les exem-
ples les plus mémorables et les plus anciens.

3° L’architecte égyptien a conçu la colonne comme une plante
ou un tronc d’arbre qui s’épanouit en fleur dans le haut.

4° La date d’un édifice égyptien est déterminée par les nombreux
cartouches de Pharaons apposés sur les colonnes.

5° L’époque des Ramsès de la xixe et de la xxe dynastie marque
l’apogée de l’art égyptien.

Laquelle de ces cinq propositions n’est pas répétée à satiété
dans les manuels et les livres de vulgarisation? U n’est donc pas
inutile d’en démontrer la fragilité, et voici à peu près comment rai-
sonne M. G. Foucart.

La première de ces formules est, à vrai dire, déjà ébranlée dans
l’opinion et n’a pas attendu les assauts du jeune savant pour
dépérir. Depuis longtemps, les travaux de Mariette, de Maspero, de
Lepsius et d’Ebers ont démontré la mobilité réelle d'un art qui n’a
été hiératique et traditionnel que quand il l’a voulu, dans les choses
de la religion et du culte funéraire, gardant pour tout le reste son
indépendance et son activité d’invention. M. Perrot, dans le premier
volume de son Histoire de l’Art, s’est efforcé aussi de réagir contre
cette idée fausse, bien qu’elle ait pour elle l'autorité d’un Platon et
d’un Renan. En 1828, dans sa leçon d’ouverture à la Bibliothèque
royale, Raoul Rochette s’écriait : « Du premier Pharaon aux derniers
Ptolémées, l'art égyptien n’a jamais varié. » Aujourd’hui on termi-
nerait la phrase ainsi : « ... l’art égyptien a constamment varié. »
Pour s’en tenir à l'architecture, la preuve est faite de la façon la
plus simple et la plus frappante par l’histoire du chapiteau lotiforme
qu’a retracée M. G. Foucart. En mettant bout à bout les vignettes

i. Deux savants, bien connus pour leur compétence toute spéciale dans la
science égyptologique, ont déjà signalé l’intérêt et les qualités de ce livre :
M. E. Naville dans Le Sphinx (revue d’égyptologie publiée à Upsal), 1897, etM. Flin-
ders Petrie dans le Journal of the Royal Institute of British Archilecls, 1897, p. 361,
London.
 
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