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GAZETTE DES BEAUX-ARTS
surface vide, bien en évidence, que le fût des colonnes. Peu à peu,
le fût devint comme un registre. Un Pharaon avait d’abord apposé un
ou deux cartouches. A sa suite, les différents souverains qui avaient
fait quelque chose pour le dieu s’inscrivirent sur les espaces restés
libres. Plusieurs n’hésitèrent pas, faute de place, à mettre leur nom
en surcharge sur celui de leurs devanciers... Les Ramsès firent mieux
encore : du premier coup, ils couvrirent de leurs noms et de leurs
images le fût tout entier... Les inscriptions gravées sur les fûts
n’offrent, par conséquent, que des indices trompeurs pour la date
d’une colonne. »
Cette démonstration, qu’en langage de mathématicien on qua-
lifierait d’« élégante », m’a paru un des points les plus curieux et
une des nouveautés les plus fécondes en résultats que contienne ce
livre tout rempli d’idées et de faits minutieusement observés.
Je ne puis mieux faire que de terminer par cette citation, qui,
peut-être, donnera à quelques lecteurs le désir d’en apprendre davan-
tage en lisant le livre. Je souhaite que l’auteur en écrive d’autres ;
je doute qu’il en donne de meilleurs.
Combien nous aimerions voir traiter, avec cette rigueur de mé-
thode, cette exactitude d’analyse, les origines des chapiteaux dorique
et ionique, sujet qui ne peut être étudié à fond que par un homme
aussi versé dans la connaissance de l’architecture orientale que dans
l’archéologie grecque !
GAZETTE DES BEAUX-ARTS
surface vide, bien en évidence, que le fût des colonnes. Peu à peu,
le fût devint comme un registre. Un Pharaon avait d’abord apposé un
ou deux cartouches. A sa suite, les différents souverains qui avaient
fait quelque chose pour le dieu s’inscrivirent sur les espaces restés
libres. Plusieurs n’hésitèrent pas, faute de place, à mettre leur nom
en surcharge sur celui de leurs devanciers... Les Ramsès firent mieux
encore : du premier coup, ils couvrirent de leurs noms et de leurs
images le fût tout entier... Les inscriptions gravées sur les fûts
n’offrent, par conséquent, que des indices trompeurs pour la date
d’une colonne. »
Cette démonstration, qu’en langage de mathématicien on qua-
lifierait d’« élégante », m’a paru un des points les plus curieux et
une des nouveautés les plus fécondes en résultats que contienne ce
livre tout rempli d’idées et de faits minutieusement observés.
Je ne puis mieux faire que de terminer par cette citation, qui,
peut-être, donnera à quelques lecteurs le désir d’en apprendre davan-
tage en lisant le livre. Je souhaite que l’auteur en écrive d’autres ;
je doute qu’il en donne de meilleurs.
Combien nous aimerions voir traiter, avec cette rigueur de mé-
thode, cette exactitude d’analyse, les origines des chapiteaux dorique
et ionique, sujet qui ne peut être étudié à fond que par un homme
aussi versé dans la connaissance de l’architecture orientale que dans
l’archéologie grecque !