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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Per. 19.1898

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Nr. 2
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Fidière, Octave: Alexandre Roslin, [2]
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https://doi.org/10.11588/diglit.24683#0128

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d 16

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

douteuse, nous nous hasardâmes à prononcer le nom de Roslin.
Quelques mois plus tard, des travaux de nettoyage firent disparaître
la signature de Lépicié, qui cachait celle du peintre suédois.

Ce serait, bien souvent, faire fausse route que de mesurer le
talent d’un artiste aux prix qu’ont obtenus ses œuvres ; il est toujours
curieux cependant, et quelquefois instructif, de constater les vicis-
situdes pécuniaires qu’elles ont subies. Les portraits de Roslin lui
furent, de son vivant, largement payés. Nous avons vu que le tableau
commandé par le duc de La Rochefoucauld fut payé 15.000 livres. Des
comptes conservés aux Archives nous apprennent que le prix moyen
de ses portraits en pied était de 2.000 livres1, chiffre plus qu’hono-
rable pour l’époque et qui, étant donnée la fécondité de l’artiste, rend
vraisemblable la somme de 800.000 livres qu’il passait pour avoir
amassée dans sa carrière. Vers le commencement de ce siècle, on
n’entend plus parler de Roslin, et les rares œuvres de sa main qui
paraissent dans les ventes ne suscitent aucune enchère. C’est à ce
point que le musée de Besançon put acheter, pour le prix dérisoire de
80 francs, le portrait du marquis de Marigny dont nous avons parlé.
Mais, depuis une vingtaine d’années, la cote de Roslin s’est notable-
ment relevée. Je retrouve, en feuilletant mes notes, la mention d’un
portrait anonyme de sa main vendu, en 1890, 0.000 francs ; le bean
tableau de la galerie Porgès a été payé par son possesseur actuel d’un
nombre respectable de billets de mille francs; le Louvre même, dont
la prodigalité n’est pas le plus habituel défaut, a payé six mille
francs Y Offrande à l'Amour. Ces chiffres ont leur éloquence et
montrent que Roslin a reconquis, dans le monde des collectionneurs,
l’estime qui lui était justement due.

o. FIDIÈRE

1. Portraits faits en 176a par Roslin : grand portrait de feu le Dauphin, en
habit de dragon, 2.000 livres; buste du même, aux pastels, 1.000 livres ; buste
du même, fini d’après nature, 1.000 livres ; portrait de Madame (Adélaïde), en
buste peint à l’huile, 1.000 livres ; portrait de Madame Victoire, à l’huile, 1.000
livres ; le même, aux pastels, 1.000 livres.

2. M. Lejeune, dans son Guide théorique et pratique de l'amateur de tableaux
(1863), qui contient beaucoup de prix de vente, dit seulement, au sujet de
Roslin : « Ses tableaux sont peu recherchés ; ils se vendent de 100 à 200 francs. »
 
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