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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Per. 19.1898

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Nr. 2
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Nolhac, Pierre de: La décoration de Versailles au XVIIIe siècle (Nouvelle Série), 2
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https://doi.org/10.11588/diglit.24683#0157

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

au Château; elle a habité d’abord, et dès la fin de 1768, le loge-
ment de Lebel, situé dans l’aile du Gouvernement, au rez-de-chaussée
de la cour Royale; elle y était encore lors de sa présentation, le 22
avril 1769. Tels sont les faits désormais acquis et destinés à rem-
placer les légendes adoptées par les Goncourt et parles autres histo-
riens du xvine siècle.

A quelle date Mme du Barry occupe-t-elle l’appartement qui gar-
dera son nom dans la tradition du Château? La précision rigoureuse
fait encore défaut, mais nous pouvons en approcher. On prépare vi-
siblement pour elle une nouvelle installation, au moins provisoire,
dans l’hiver de 1769-70 ; ce qui est certain, c’est que, au moment du
mariage du Dauphin, en mai 1770, cette installation existe dans les
Petits Cabinets et la comtesse commence à y recevoir des visites. Les
mémoires inédits du duc de Croÿ, avec l’autorité qui leur appartient,
dans un tableau assez curieux de Versailles à cette date, fixent ce
petit point d’histoire : « Je remarquai que petit à petit on allait
de plus en plus chez la comtesse. Elle était établie au loge-
ment des Cabinets, là même où était morte Madame la Dauphine.
Elle gagna de tout cela d’être tout à fait à découvert comme dame
de la Cour ; elle allait à toutes les fêtes, pêle-mêle avec les autres; on
s’y habituait ; voilà en quoi elle gagnait. Mais elle ne paraissait pas
être d’un esprit intrigant. Elle aimait la parure, à se trouver à tout,
sans marquer d’envie de se mêler d’affaires1. »

Entre la mort de Marie-Josèphe et la première installation de
Mme du Barry, l’appartement constitué pour la Dauphine avait subi
diverses modifications. On avait notamment, en 1768, coupé en deux
le long cabinet de compagnie de Marie-Josèphe, qui était la « Petite
Galerie d’en haut2 ». C’est donc à ce moment que la disposition
actuelle apparaît ; mais aucune des trois pièces mansardées sur la
cour de Marbre n’est encore dorée ; elles continuent d’être peintes
en vernis, et ce n’est que deux ans plus tard, lors des aménagements
ordonnés par Mme du Barry, que la dorure en sera faite. Quand Mme
du Barry fut installée dans cette partie des Petits Appartements pour
être plus voisine du Roi, les pièces destinées aux soupers et au jeu,
qui changeaient assez souvent d’emplacement, venaient d’être re-
portées au premier étage dans les « nouvelles salles à manger ».
Tous ces mouvements s’expliquent les uns par les autres.

1. Bibliothèque de l'Institut. Mémoires mss. de Croÿ, vol. XXV, mai 1770.

2. Archives nationales, O1 1772, plans. Y. sur cette galerie la dernière livrai-
son de la Gazette, p. 71.
 
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