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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Per. 19.1898

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Nr. 2
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Gauthiez, Pierre: Hans Holbein sur la route d'Italie, 2: Lucerne, Altdorf
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https://doi.org/10.11588/diglit.24683#0171

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158

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

Histoire des meilleurs artistes suisses1, ni Jean-Rodolphe Füssli dans
son Dictionnaire des Artistes~, ni Jean-Henri Füssli clans les Com-
pléments donnait à l’ouvrage3, ne la mentionnent. Mérian, et
Léopold Cysat dans sa Description du célèbre Lac de Lucerne ou
des IV Cantons4, restent également muets.

Puis, de médiocres notices parurent çà et là; l’on y mettait va-
guement en doute l'authenticité des peintures, sans preuves et sans
vraisemblance. En 1824, enfin, on parla de raser la maison pour la
rebâtir ; alors, un amateur, le colonel Karl Pfyffer5, poussa le cri
d’alarme. Le célèbre antiquaire Johann-Martin Usteri (1763-1827),
fut consulté sur la valeur des fresques, et sa lettre du 24 décembre
1824 disait très justement : « Une esquisse pour la façade se trouve à
la bibliothèque de BàleG, dans les dessins de Idolbein ; comment
admettre que Hertenstein n’eût pas, à plus forte raison, fait décorer
l’intérieur par un peintre dont il avait senti tout le mérite7? »

Usteri vint à Lucerne et se confirma dans son sentiment. Il ne
put arriver avant le printemps de 1823. On commençait à mettre bas
la maison. Les antiquaires ne redoutent pas la poussière ; celui-ci en
eut tant et plus au milieu des boiseries et des planchers qu’on arra-
chait. « Et je m’en revenais, dit-il, à chacune de mes visites à cette
bâtisse, tellement poudreux au logis, que le valet de ma maison,
furieux de voir toujours sa peine augmenter, m’aurait, je crois bien,
vergeté moi-même de préférence à mon habit8. »

Des copies furent faites sous les yeux de l’antiquaire, tant bien
que mal, sans caractère et sans accent. Heureusement, le bon Usteri,
qui était peintre et poète en même temps que collectionneur, paraît
avoir eu des idées assez saines touchant la manière de traduire les maî-

1. Geschichte der besten Künstler in der Schiueiz, lre écl., 1755; 2e éd., 1769.

2. Künstler-Lexikon, 1763.

3. Ergænzungen zum Künstler-Lexikon, 1806.

4. Bcschreibung des berühmten Luzerner- oder Vierwaldstætten-Secs, 1661.

5. Descendant de ce brave colonel Rudolf Pfyffer, bien connu dans les
guerres contre les huguenots et fait chevalier en 1583 par le gardien du Saint-
Sépulcre. Celui-là dépassait encore la fureur matrimoniale d’un Hertenstein; il
eut cinq épouses. Aussi écrivait-il sur l’album d’un de ses amis : « Liebc ist Leid's
Anfang » : « L’amour, c’est le commencement de la peine. »

6. Maintenant au Musée, salle des dessins, n° 118 : Leæna se coupe la langue
avec les dents, pour ne point dénoncer son amant Aristogiton.

7. Cité par S. Vœgelin, Anzeiger, d 884,-p. 67. V. encore : J. M. Usteri’s artis-
tischer Nachlass, von J. Hess. (Neujahrsblatt für Künstlergesellschaft in Ulrich
fur 1860, in-4°, t. XX de la nouvelle série, 2e partie.)

8. Ibid., p, 95. Lettre du 13 avril, au professeur Wyss.
 
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