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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Per. 19.1898

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Nr. 3
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Yriarte, Charles: Sabbioneta, [3]: la petite Athènes
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204

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

tinople, Venise, Aix, Anvers, etc., sans oublier Sabbioneta et Miran-
dola. Toute cette décoration, exécutée avec une maestria digne de
Uépoque, mais qui, par l’excellence même de sa brillante exécution,
devait plutôt nuire aux antiques et distraire les regards, est désor-
mais voilée, quoique très perceptible. Une lettre du mois d’octobre
1577, adressée par le gouverneur de Sabbioneta, Ottavio Yisconti,
qui rend compte des travaux à Vespasien, à ce moment dans sa vice-
royauté de Valence, donne quelques détails sur l’exécution de cet
ensemble, dû à un artiste nommé Pictro Martire Pesenti de Sabbio-
neta, qui était à la fois architecte, peintre et stucateur, et s’aidait de
deux collaborateurs, les deux frères Giovanni et Cherubini Al ber 1 i
de San Sepolcro, spécialement occupés à peindre les vues de villes,
les (leurs et le paysage.

Quelle idée pouvons-nous nous faire de l’importance de cette
collection de marbres antiques, que les historiens nous représentent
comme la cinquième de l’Italie à la fin du xvi° siècle, et que l’histo-
rien Racheli estime avoir compté trois mille statues, bustes et bas-
reliefs? Les spécialistes ne nous semblent pas avoir élucidé la ques-
tion; Labus, Millin, Carli l’ont effleurée ; ce serait une tâche utile,
mais rude à accomplir, que celle de retrouvera Mantoue, à Caltaio,
à Vienne et dans les divers musées d’Europe, ces membra disjccta.

Nous avons vainement cherché dans les mémoires et les ma-
nuscrits laissés par les voyageurs un récit de visu d’historien ou
d'archéologue qui fût contemporain du fondateur, ou tout au moins
antérieur au siège de Mantoue (1627-30) ou à la prise de possession
par l’Autriche (1708). C'est à la suite de ces événements qu’eut lieu
le premier démembrement de cette collection, en 1773 et 1777, sous
le règne de Marie-Thérèse ; le duché ayant été incorporé à l’empire,
la souveraine décréta la fondation d’un musée d'antiquités à Man-
toue et le transport de la galerie de Sabbioneta à la métropole. Les
citoyens indignés, déjà frappés par la chute de la dynastie des Gon-
zague, cernèrent les commissaires et s’opposèrent à l’enlèvement des
objets ; on dut surseoir, mais il fallut bientôt céder à la force. Il est
constant que les archives ont dû conserver trace de cette opération,
et sans doute on avait rédigé des inventaires ou des catalogues. Millin
assure que ces documents ont péri ; ce n'est que par des notes trou-
vées dans les papiers de Carli, conservés à la bibliothèque de Sienne,
qu’on a pu établir l’identité de quelques-uns des marbres de Sabbio-
neta classés aujourd’hui à Mantoue, où d’ailleurs tout n’était pas
 
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