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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Per. 19.1898

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Nr. 3
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Lafond, Paul: Adolphe-Félix Cals: petits maîtres oubliés
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https://doi.org/10.11588/diglit.24683#0274

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258

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

pluie et à tous les vents. Il le ramena à Paris, où il fut confié aux
bons soins de son ami Martin. Cette rapide excursion de Cals dans la
patrie de Rembrandt ne lui permit guère de visiter les musées et
d’admirer les maîtres hollandais, avec lesquels il avait tant d’affinités.

Cals mourut à Ronfleur, le 3 octobre 1880, enlevé en quelques
jours par une lésion du cœur : « Que Dieu me fasse mourir le pinceau
à la main ! » dit-il dans une de ses lettres; « dans tous les cas, le
bonheur que m’aura procuré ma chère peinture me suivra, m’accom-
pagnera jusqu’au dernier moment ». On peut dire, à peu de chose
près, que son dernier vœu fut exaucé. Il fut inhumé dans le
cimetière d’Honfieur, sous un modeste cénotaphe que lui élevèrent
ses amis et admirateurs.

Quatre mois après sa mort, en février 1881, eut lieu, sous la
direction de son vieil ami Martin, la vente de ce que contenait son
atelier. Le produit de cette vente suffit sinon à assurer à sa fille une
large aisance, du moins à la mettre à l'abri du besoin.

Douze ans plus tard, le comte Doria, M. H. Rouart et quelques
autres admirateurs de son talent, organisèrent, en avril-mai 1894, une
exposition de ses principales œuvres, tirées de leurs galeries. C’est, en
effet, chez ces deux collectionneurs qu’il faut aller étudier la peinture
de Cals. Chez le comte Doria se trouvent : La Jeune mère, L’Enfant
endormi, La Fillette à la pomme, La Rue Vavin à Ronfleur, Le Lavoir du
Butin, Le Bassin de Ronfleur, le Portrait du Peintre et nombre d’autres
toiles de genre, de paysage et de nature morte ; chez M. H. Rouart : La
Pileuse, Au Cabaret, La Femme cousant à la lampe, Au Soleil, Une Bue
à Ronfleur, La Buvette, IL Eglise d’Orrouy, Au Cabaret Saint-Simeon,
divers portraits, etc. ; d’autres curieux possèdent encore des ouvrages
importants de notre peintre : MM. A. Rouart, le docteur Viaud, etc.

Nous avons connu Cals dans les dernières années de sa vie, ins-
tallé rue Rochechouart, dans un appartement des plus modestes., assez
haut perché, attenant à un petit atelier. C’était alors un petit vieillard
à l’aspect assez malingre, au visage doux, aux traits ratatinés, à l’œil
fin, à la chevelure et à la barbe poivre et sel, rares et embrous-
saillées. Nous connaissons deux portraits de lui, outre ceux qu’il a
peints lui-même et qui se trouvent, l’un dans la collection Doria,
l’autre, le représentant dans sa jeunesse, chez M. Rouart. Le premier
est un médaillon modelé par le sculpteur Godin, qui le montre entre
soixante-cinq et soixante-dix ans; le second, un fusain dessiné par
A. de Chalambert, le 10 janvier 1875, où l'artiste, assis dans son
modeste atelier, est en train de peindre.
 
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