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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Per. 19.1898

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Nr. 4
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Frizzoni, Gustavo: Un monument de sculpture Lombarde à Trévise
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https://doi.org/10.11588/diglit.24683#0296

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280

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

Quanta l’interprétation des sujets, il faut bien avouer qu’elle
n’est pas facile à fixer et que les tentatives ingénieuses précédem-
ment faites en ce sens par un érudit milanais de mérite, M. Diego
Sant’ Ambrogio, n’ont abouti qu’à des conclusions hypothétiques où
ne manquent pourtant pas maints éléments de grande probabilité.

Nous avons hâte, en effet, de dire, à ce propos, que M. Sant’ Am-
brogio s’est appliqué avec beaucoup de soin et de persévérance à la
tâche de résoudre le problème posé par ces sculptures, soit qu’on les
considère intrinsèquement comme œuvres d’art, soit qu’on recherche
l’explication des sujets, la destination originaire du monument ou le
nom de la personne en mémoire de qui il fut exécuté. Le résultat
de toutes ses recherches se trouve exposé dans un long et savant
article publié dans YArchivio siorico Lombardo (année XXIV, fasc. XV,
1897) sous le titre suivant : Un disperso monumenlo pavese del 1522,
nella cliiesa di Santa Maria Maggiore in Treviso. Comme on va le
voir, au lieu de traiter la question légèrement, comme l’avaient fait
ses prédécesseurs, M. Sant’ Ambrogio ne s’est pas lassé de recueillir
et d’interpréter les données qui pouvaient servir à éclaircir l’histoire
de ce curieux monument.

Il était de toute nécessité détenir compte d’abord de l’épitaphe
qui l’accompagne et qui consiste en une longue inscription latine,
célébrant les qualités et les triomphes d’un homme de guerre grec,
chef de la cavalerie d’Epire au service de la république vénitienne,
le comte Mercure Bua. Cette épitaphe, bien qu'elle n’ait été posée
que très tard, en 1637, par un arrière-neveu du défunt, François
Agolante, sert néanmoins, comme nous l’avons dit, à fournir un
premier renseignement sur l’origine de ces marbres, puisque, parmi
les fastes, longuement et emphatiquement exposés, du guerrier dont
il s’agit, on trouve mentionnée son entrée triomphale dans le ville de
Pavie, d’où il emporia le monument pour sa part de butin : unde
reghim hoc monumentum, inclyta spolia, eduxit. Cette circonstance
suffit pour démontrer qu’il n’y a aucune raison de croire que les
sujets des trois scènes en haut-relief se rapportent au comte Mercure
Bua. S’il est vrai, comme on peut le constater, qu’on voit figurer seu-
les hauts-reliefs un personnage qui y joue le rôle de protagoniste,
dont on a voulu illustrer les qualités dans chacune des trois compo-
sitions, aucun trait, d’autre part, ni dans le personnage lui-même, ni
dans les nombreuses figures qui l’entourent, ne saurait s'appliquer
au caractère d’un homme de guerre, ni cadrer avec ses exploits; il
s’agirait bien plutôt d’un poète, d’un musicien ou de quelque per-
 
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