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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Per. 19.1898

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Nr. 4
DOI article:
Tourneux, Maurice: Diderot et le musée de l'Ermitage
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https://doi.org/10.11588/diglit.24683#0359

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

lection Crozat, de même que toutes celles qui ont contribué à for-
mer le musée de l'Ermitage, n’est plus représentée aujourd’hui, dans
les somptueuses galeries réédifiées sous le règne de Nicolas Ier, que
par un nombre relativement restreint de morceaux hors de pair et
défiant toute contestation. Le surplus est réparti dans les apparte-
ments des diverses résidences impériales.

Ainsi réduite et épurée, la collection Crozat n’en a pas moins
fourni à l’Ermitage la Madone et saint Joseph imberbe, ainsi qu'un
Saint Georges de Raphaël ; le portrait du Cardinal Polus, aujourd’h ui
restitué à Sébastien del Piombo, que Tronchin et les experts avaient
dépossédé au profit du prince de l’école ombrienne ; une Madone de
Fra Bartolommeo ; une Judith de Giorgione, également attribuée à
Raphaël et gravée sous son nom dans le recueil Crozat; une Descente
de croix et un Moïse sauvé des eaux, de Paul Véronèse; l’une des
nombreuses Danaé du Titien, ainsi qu’un portrait de Jeune femme
et celui du Cardinal Pallavicino, par le même maître ; la Foi de
Moretto de Brescia; une Sainte Famille de Murillo. Dans les écoles
flamande et néerlandaise, je note de van Dyck, L'Incrédulité de saint
Thomas, un Saint Sébastien, les portraits d'Isabelle Brandi, de Lazarus
Maharkijzüs, d'Évrard Jabach; de Rubens, cinq esquisses pour l’his-
toire de Marie de Médicis, Abraham renvoyant Agar, La Vierge et
l’Enfant Jésus ; de Rembrandt, La Parabole du maître de la vigne,
une Danaé, un portrait de Vieille femme ; de Jan Steen, La Visite
du médecin; dans l’école française, un portrait du Duc d’Alençon,
par François Clouet ; Le Triomphe de Galathée de Poussin; Darius
au tombeau de Nitocris d’Eustache Lesueur ; Les Fatigues et Les
Délassements de la guerre de Watteau ; un Concert de Lancret ; l’es-
quisse, singulièrement précieuse, d’un grand tableau de Largillière,
représentant le prévôt des marchands et les échevins de Paris,
réglant les préparatifs de la fête offerte par la ville à Louis XIV en
1687 ; une Blanchisseuse de Chardin ; etc. 1

1. Une légende, née d’une information erronnée des Mémoires secrets. (25 mars
1771), développée par Michelet sous une forme dramatique, rendue populaire
par Alex. Dumas (Joseph Balsamo), veut que Mme du Barry ait acheté à l’amiable
des héritiers Crozat le beau portrait de Charles Ier, par van Dyck, aujourd’hui
conservé au Louvre, afin de placer sous les yeux de son amant l’image d’un roi
« à qui son Parlement avait fait couper la tête ». M. Jules Guiffrey a, le premier,
rétabli la vérité sur ce point dans son grand travail sur Antoine van Dyck
(A. Quantin, 1882, in-f°). Le tableau n’a jamais appartenu aux Crozat, mais au
marquis de Lassay qui le tenait, dit-on, de Mmc de Verrue et qui le légua au
comte de La Guiche. A la vente posthume de celui-ci (mars 1771), le portrait fut
 
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