LES SALONS DE 1898
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français, douze salles encadrées, dans la série de gauche, par trois
grands salons, dans celle de droite par quatre, l'un d’entre eux, à
l’entrée, étant spécialement affecté à l’ensemble décoratif exécuté
par M. Cormon pour le Muséum.
La Société Nationale occupe, de chaque côté, huit salles terminées
par un grand salon à l’extrémité sud, soit donc, pour la première
Société, vingt-quatre salles et sept grands salons ; pour la deuxième,
seize salles et deux grands salons. De plus, le long de l’aile droite,
sous la galerie du premier étage du Palais des Machines, seize petites
salles en forme de « box » sont destinées, dix aux dessins et six à
l’architecture.
Aucune cloison, aucune barrière,, aucun tourniquet, aucun ter-
rain neutre ne sépare le champ des deux Sociétés. Le passage d’une
exposition dans l’autre s’opère par les galeries de peinture, à gauche,
à travers une vaste salle destinée à l’exhibition des objets d’art. Une
simple épine, au milieu d’elle, délimite la frontière. On voit qu’il
n’est pas possible d’être plus amicalement uni. Il ne faut pas cher-
cher à cette épine de sens symbolique.
En face, à la même hauteur, la séparation ou plutôt l’union s’éta-
blit, à travers le côté droit de la peinture, par le buffet-restaurant, qui
rassemble ainsi toutes les esthétiques, en groupant tous les appétits.
C’est ce point de l’installation qui. naturellement, a reçu tous les soins
de l’architecte. Pour les salles de peinture, il n’y avait rien à créer de
nouveau ; le problème consistait uniquement à trouver la proportion
entre la hauteur et l’étendue des salles, pour la répartition de la lu-
mière.
L’organisation des jardins de la sculpture n’était pas une besogne
aisée. Il fallait, pour tirer parti de ce large vaisseau, toute l’ingé-
niosité de M. Loviot. La grande difficulté était créée d’abord par l’im-
mensité de cette halle, par la hauteur des vitrages, qui donnent à
toutes les constructions qu’on y élève l’aspect de bâtiments en plein
air. Sans doute, c’est là un emplacement qui peut convenir à mer-
veille à la sculpture. Cependant, nombre de nos statuaires, élevés dans
le jour discret et conventionnel de l’atelier, déshabitués de la sculp-
ture monumentale, gâtés par les musées et les expositions, ne con-
çoivent plus, même pour des morceaux de taille colossale, que le jour
de l’intérieur, pour lequel ils travaillent l’épiderme de leur marbre
avec une préciosité toute pittoresque. Le plein air, le grand jour du
ciel les effraient, car on ne veut plus rien voir par silhouettes, par
masses, par plans simples et francs, mais par petits modelés savants
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français, douze salles encadrées, dans la série de gauche, par trois
grands salons, dans celle de droite par quatre, l'un d’entre eux, à
l’entrée, étant spécialement affecté à l’ensemble décoratif exécuté
par M. Cormon pour le Muséum.
La Société Nationale occupe, de chaque côté, huit salles terminées
par un grand salon à l’extrémité sud, soit donc, pour la première
Société, vingt-quatre salles et sept grands salons ; pour la deuxième,
seize salles et deux grands salons. De plus, le long de l’aile droite,
sous la galerie du premier étage du Palais des Machines, seize petites
salles en forme de « box » sont destinées, dix aux dessins et six à
l’architecture.
Aucune cloison, aucune barrière,, aucun tourniquet, aucun ter-
rain neutre ne sépare le champ des deux Sociétés. Le passage d’une
exposition dans l’autre s’opère par les galeries de peinture, à gauche,
à travers une vaste salle destinée à l’exhibition des objets d’art. Une
simple épine, au milieu d’elle, délimite la frontière. On voit qu’il
n’est pas possible d’être plus amicalement uni. Il ne faut pas cher-
cher à cette épine de sens symbolique.
En face, à la même hauteur, la séparation ou plutôt l’union s’éta-
blit, à travers le côté droit de la peinture, par le buffet-restaurant, qui
rassemble ainsi toutes les esthétiques, en groupant tous les appétits.
C’est ce point de l’installation qui. naturellement, a reçu tous les soins
de l’architecte. Pour les salles de peinture, il n’y avait rien à créer de
nouveau ; le problème consistait uniquement à trouver la proportion
entre la hauteur et l’étendue des salles, pour la répartition de la lu-
mière.
L’organisation des jardins de la sculpture n’était pas une besogne
aisée. Il fallait, pour tirer parti de ce large vaisseau, toute l’ingé-
niosité de M. Loviot. La grande difficulté était créée d’abord par l’im-
mensité de cette halle, par la hauteur des vitrages, qui donnent à
toutes les constructions qu’on y élève l’aspect de bâtiments en plein
air. Sans doute, c’est là un emplacement qui peut convenir à mer-
veille à la sculpture. Cependant, nombre de nos statuaires, élevés dans
le jour discret et conventionnel de l’atelier, déshabitués de la sculp-
ture monumentale, gâtés par les musées et les expositions, ne con-
çoivent plus, même pour des morceaux de taille colossale, que le jour
de l’intérieur, pour lequel ils travaillent l’épiderme de leur marbre
avec une préciosité toute pittoresque. Le plein air, le grand jour du
ciel les effraient, car on ne veut plus rien voir par silhouettes, par
masses, par plans simples et francs, mais par petits modelés savants