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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Per. 19.1898

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Nr. 6
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Migeon, Gaston: L' art du XVIIIe siècle français au Musée du Louvre
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https://doi.org/10.11588/diglit.24683#0489

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464

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

Musée du Louvre, groupés rationnellement, les meubles et objels du
xvme siècle français avaient, en effet, été jusqu'ici dispersés dans
différentes salles, qu'ils avaient ainsi servi à décorer. Leur réunion
était particulièrement difficile. Leur destination première avait été
l'ameublement, la décoration d’appartements très somptueux, très
étoffés d’éclatantes tapisseries, dans lesquels ils venaient apporter la
note brillante de leurs bois colorés et de leurs bronzes dorés. Ras-
semblés, ils sont d'une écrasante richesse, et, ne se trouvant plus
dans les grandes pièces d'un palais, ils risquent de présenter ainsi
l’aspect d'une exposition de tapissier. A moins qu'on n'examine iso-
lément chaque pièce, les deux salles du Garde-Meuble national sont,
à cet égard, assez offensantes pour l’œil.

M. E mile Molinier ne s’est pas dissimulé ce danger en rema-
niant certaines collections du Musée du Louvre. Aussi a-t-il cherché
à reconstituer autant que possible, avec les éléments qu'il avait,
Lensemble d'oeuvres du xvme siècle si ardemment souhaité et à en
varier l’aspect. Le Louvre ne possédait aucune tapisserie importante
de ce siècle, et il était de toute impossibilité de s'en passer. Après
des négociations longues et difficiles, on put faire revenir du château
de Compiègne trois tapisseries, dont 1 une est une merveille de la
fabrication de ce temps. On insistait aussi auprès de chaque ministre
pour qu’il consentit à laisser entrer au Musée quelques-uns des admi-
rables meubles qui décorent sans raison les salons de certains minis-
tères, exposés à la négligence, parfois même au vandalisme du per-
sonnel. De ce côté, on fut, hélas ! un peu moins heureux.

Grâce au concours de M. Redon, architecte des palais du Louvre,
une des meilleures salles fut mise en harmonie, et un plafond, qu’on
n'avait pas su jusqu’alors utiliser, fut mis en place. On pourra trou-
ver qu'il n’est guère en proportion avec la salle même; mais qu’on
n’oublie pas qu'on ne fait pas de bâtiments tels que ceux du Louvre
ce que l’on veut; qu’on n’y peut tenter que des arrangements qui
permettent de présenter les choses le mieux possible, et qu’il eût été
fâcheux qu’on ne profitât pas enfin d’une telle occasion de montrer
un plafond de Boucher.

Il existe, dans les collections du Louvre, une aquarelle de Moreau
le jeune qui représente la fête donnée au roi à Louveciennes, le
27 décembre 1771 ; on y voit l’intérieur du grand vestibule, qui ser-
vait aussi de salle à manger, et au plafond se distingue une allégorie
de l’Aurore, qui parait présenter avec le plafond qui vient d’être
remonté une grande analogie.
 
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