DOI Heft:
Nr. 6
DOI Artikel:Mély, Fernand de: L' émeraude de Bajazet II et la médaille du Christ d'innocent VIII
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GAZETTE DES BEAUX-ARTS
L’année suivante, M>r Barbier de Montault reprenait dans le
Bulletin de la Société des Antiquaires de l’Ouest (1889) cette thèse ;
il en faisait le point de départ d’une étude sur le prototype du Christ ;
il ajoutait alors au travail de M. Bode de nouveaux documents,
notamment une médaille du musée Brera. Nous pourrions, à notre
tour, signaler d’autres monuments : une médaille du British Mu-
séum, un petit tableau, avec une inscription anglaise traduisant le
revers de la médaille ; celui-ci était, en 1846, à Grambrain (Vau-
cluse), chez le marquis de Roquesante ; la Revue archéologique s’en
est occupée à cette époque. On pourrait multiplier les exemples,
mais on voit immédiatement combien la représentation de ce type
était répandue.
De l’exposé, toujours si copieusement riche, de M®'1' Barbier de
Montault, ressort l’extrême complexité des problèmes qui se ratta-
chent à la question. Ils doivent être divisés en deux catégories : ceux
qui ont trait à la ligure même du Christ, ceux qui découlent des
inscriptions, lesquelles ne sont pas absolument identiques sur les
exemplaires que nous avons examinés. Mais, primant tout, il de-
meure un point absolument hors de doute : c’est que la médaille a
été exécutée d’après une émeraude envoyée par Bajazet 11 à Inno-
cent VIII, pour Y intéresser à la captivité de son frère Zizim. Je ne
voudrais pas, en effet, me servir d’une expression plus affirmative :
car, si la médaille perle « ut suum fratrem captivum retineret » ou
« retineat », lorsque Bajazet, en 1492, envoyait au pape la Sainte
Lance avec quarante mille écus d’or, Burchard, qui signale la façon
magnifique donf le présent avait été reçu, se borne simplement à
inscrire dans son Journal : « La relique et l’argenl avaient également
pour but de se rendre le pape favorable, relativement à son frère
Zizim qu’il avait en sa puissance. » Mais, bien que la question soit
historiquement des plus intéressantes, comme actuellement nous ne
voulons avoir d’autre but que de rechercher les origines de la mé-
daille et ses rapports avec l’émeraude, nous ne saurions, sans nous
égarer, nous arrêter en chemin.
Les questions qui restent à éclaircir sont encore assez nom-
breuses.
11 me paraît également inutile de rapporter toutes les difficul-
tés que j’ai rencontrées, pour découvrir enfin la médaille, pourtant
gravée, sur laquelle repose tout mon système. Des références, très
légèrement indiquées, m’ont fait chercher pendant près d’une année
le moulage qui semblait toujours me fuir. MM. Grueber, du British
GAZETTE DES BEAUX-ARTS
L’année suivante, M>r Barbier de Montault reprenait dans le
Bulletin de la Société des Antiquaires de l’Ouest (1889) cette thèse ;
il en faisait le point de départ d’une étude sur le prototype du Christ ;
il ajoutait alors au travail de M. Bode de nouveaux documents,
notamment une médaille du musée Brera. Nous pourrions, à notre
tour, signaler d’autres monuments : une médaille du British Mu-
séum, un petit tableau, avec une inscription anglaise traduisant le
revers de la médaille ; celui-ci était, en 1846, à Grambrain (Vau-
cluse), chez le marquis de Roquesante ; la Revue archéologique s’en
est occupée à cette époque. On pourrait multiplier les exemples,
mais on voit immédiatement combien la représentation de ce type
était répandue.
De l’exposé, toujours si copieusement riche, de M®'1' Barbier de
Montault, ressort l’extrême complexité des problèmes qui se ratta-
chent à la question. Ils doivent être divisés en deux catégories : ceux
qui ont trait à la ligure même du Christ, ceux qui découlent des
inscriptions, lesquelles ne sont pas absolument identiques sur les
exemplaires que nous avons examinés. Mais, primant tout, il de-
meure un point absolument hors de doute : c’est que la médaille a
été exécutée d’après une émeraude envoyée par Bajazet 11 à Inno-
cent VIII, pour Y intéresser à la captivité de son frère Zizim. Je ne
voudrais pas, en effet, me servir d’une expression plus affirmative :
car, si la médaille perle « ut suum fratrem captivum retineret » ou
« retineat », lorsque Bajazet, en 1492, envoyait au pape la Sainte
Lance avec quarante mille écus d’or, Burchard, qui signale la façon
magnifique donf le présent avait été reçu, se borne simplement à
inscrire dans son Journal : « La relique et l’argenl avaient également
pour but de se rendre le pape favorable, relativement à son frère
Zizim qu’il avait en sa puissance. » Mais, bien que la question soit
historiquement des plus intéressantes, comme actuellement nous ne
voulons avoir d’autre but que de rechercher les origines de la mé-
daille et ses rapports avec l’émeraude, nous ne saurions, sans nous
égarer, nous arrêter en chemin.
Les questions qui restent à éclaircir sont encore assez nom-
breuses.
11 me paraît également inutile de rapporter toutes les difficul-
tés que j’ai rencontrées, pour découvrir enfin la médaille, pourtant
gravée, sur laquelle repose tout mon système. Des références, très
légèrement indiquées, m’ont fait chercher pendant près d’une année
le moulage qui semblait toujours me fuir. MM. Grueber, du British