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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Per. 19.1898

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Nr. 6
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Bricon, Étienne: Frémiet, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.24683#0531

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

la pleine virilité. Et cependant il 11e sera pas un homme de ce temps-
là. Le même phénomène se produisait alors pour M. Puvis de Cha-
vannes qui, du même âge que M. Frémiet, au même moment que lui
dans la plénitude de sa force, comme lui n’appartient pas à l'époque
qui semble Je réclamer. Mais les causes et les effets de leur ressem-
blance sont divers : tandis que M. Puvis de Chavannes, visionnaire
préoccupé du rêve, crée en précurseur l’œuvre du temps qui va venir,
M. F rémi et, dans un développement régulier de son intelligence et
de son art, n’arrive qu’assez tard, vers 1870, à la production de ses
œuvres caractéristiques, qui naturellement des lors sont des œuvres
de notre temps.

Pendant plusieurs années, à ses débuts, M. Frémiet 11’a repré-
senté que des animaux, des animaux domestiques le plus souvent,
et, avec le goût que nous avons pour les classifications, le titre
d’animalier lui en est resté. Son premier envoi, au Salon de 1843,
avait été une Gazelle ; en 1849 il expose sa Famille de chats, achetée
par l’Etat et qui a été perdue, morceau de souplesses et de caresses;
en 1851, le Chien blessé du musée du Luxembourg, d’une simplicité
si juste; en 1853, un Jeune cheval, acquis encore par l’Etat, et le
Cheval de Mont faucon; en 1855, le Cheval de halage, qui est au musée
du Mans. Vers celte époque, il a fait une petite Vedette à cheval;
Nieuwerkerke la montre à l’empereur et l’empereur qui s’y intéresse
commande à M. Frémiet une série de statuettes devant le représenter
au milieu de toutes les armes de son armée et former ainsi une sorte
de revue militaire du second Empire. Le jeune sculpteur, déjà maître,
travailla de 1855 à 1860 à ces très belles petites œuvres qui ont disparu
dans l'incendie des Tuileries et dont quelques-unes seulement avaient
été reproduites1. Cependant, en 1859 il a exposé le Gorille tramant
le cadavre d'une femme, et plus tard, après le Cavalier romain et
le Cavalier gardois du musée de Saint-Germain, il envoie au Salon,
en 1867, le Jeune faune jouant avec des oursons du musée du Luxem-
bourg, groupe si séduisant par la justesse de la forme et par la jus-
tesse de l'esprit; puis, en 1868, un Napoléon Ier en bronze, pour
la ville de Grenoble, qui, démonté deux ans plus tard, n’a jamais
été remis en état.

Au Salon de 1870 vont paraître les Chevaux marins pour la fon-
taine de l’Observatoire, dont Carpeaux compose le couronnement et,

J. Seule la statuette de Napoléon III a été sauvée : on Ta retrouvée, après la
guerre, dans une annexe des Tuileries, où elle servait de milieu de cheminée
dans le cabinet d’un membre de la Commune ; elle est aujourd'hui à Farnborough.
 
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