CLAUDE H01N
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mais nous ne sachions pas qu’il ait été autre chose que peintre de
Monsieur, frère du roi.
Rien d’impossible à ce que son amie, Mme Guiard, peintre de
Mesdames et peintre également de Monsieur, ayant ses grandes
entrées à Versailles, lui ait facilité l’accès du palais et ait été pour
quelque chose dans la distinction accordée plus tard par le comte
de Provence. L’avait-il connue parce que son mari Nicolas Guiard,
commis à la Recette du Clergé, se trouvait être son compatriote,
étant, nous apprend Jal, né
à Dijon d’un procureur au
présidial ? ou avait-il rencon-
tré le ménage dans l’atelier
de Gois? Peu importe; tout
ce petit monde d’artistes,
sculpteurs et peintres, vivait
porte à porte, dansles ateliers
du Louvre, reliés entre eux
par de larges corridors. Fille
d’un marchand de modes de
la rue Neuve - des-Petits-
Champs, Mmc Guiard1, née
Adélaïde Labille, était une
personne pleine de goût, au
frais coloris, mais d’un mo-
delé un peu mince dans ses
peintures ; elle s’est montrée
supérieure dans le pastel :
nous n’en voulons pour
preuve que les superbes portraits des filles de Louis XV, au Louvre,
bien préférables à ceux que l’on voit d’elle, peints à l’huile, à
Versailles. L'énergique image du sculpteur Pajou, son morceau de
réception à l’Académie, fait honneur à l’élève de La Tour et suf-
firait à la classer à la tête des meilleurs pastellistes du temps de
Louis XVI.
C’est une intéressante figure d’artiste, que Claude Hoin a pu
approcher à loisir et dont il a même gravé le portrait, la tête comme
enfouie dans la fanchon ruchée du temps ; petite eau-forte intime,
paraissant exécutée ad vivam et datée de 1786. Divorcée en 1791,
TIXIER, NEE D U MAS DE P 0 L A H D
1' A ST El. PAR II O IN
(Appartenant au marquis de Rochebrunc.)
1. MmeGuiard, en secondes noces Mme Vincent, née à Paris le 11 avril 1749,
morte dans la même ville le 24 avril 1803.
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mais nous ne sachions pas qu’il ait été autre chose que peintre de
Monsieur, frère du roi.
Rien d’impossible à ce que son amie, Mme Guiard, peintre de
Mesdames et peintre également de Monsieur, ayant ses grandes
entrées à Versailles, lui ait facilité l’accès du palais et ait été pour
quelque chose dans la distinction accordée plus tard par le comte
de Provence. L’avait-il connue parce que son mari Nicolas Guiard,
commis à la Recette du Clergé, se trouvait être son compatriote,
étant, nous apprend Jal, né
à Dijon d’un procureur au
présidial ? ou avait-il rencon-
tré le ménage dans l’atelier
de Gois? Peu importe; tout
ce petit monde d’artistes,
sculpteurs et peintres, vivait
porte à porte, dansles ateliers
du Louvre, reliés entre eux
par de larges corridors. Fille
d’un marchand de modes de
la rue Neuve - des-Petits-
Champs, Mmc Guiard1, née
Adélaïde Labille, était une
personne pleine de goût, au
frais coloris, mais d’un mo-
delé un peu mince dans ses
peintures ; elle s’est montrée
supérieure dans le pastel :
nous n’en voulons pour
preuve que les superbes portraits des filles de Louis XV, au Louvre,
bien préférables à ceux que l’on voit d’elle, peints à l’huile, à
Versailles. L'énergique image du sculpteur Pajou, son morceau de
réception à l’Académie, fait honneur à l’élève de La Tour et suf-
firait à la classer à la tête des meilleurs pastellistes du temps de
Louis XVI.
C’est une intéressante figure d’artiste, que Claude Hoin a pu
approcher à loisir et dont il a même gravé le portrait, la tête comme
enfouie dans la fanchon ruchée du temps ; petite eau-forte intime,
paraissant exécutée ad vivam et datée de 1786. Divorcée en 1791,
TIXIER, NEE D U MAS DE P 0 L A H D
1' A ST El. PAR II O IN
(Appartenant au marquis de Rochebrunc.)
1. MmeGuiard, en secondes noces Mme Vincent, née à Paris le 11 avril 1749,
morte dans la même ville le 24 avril 1803.