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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 23.1900

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Müntz, Eugène: À travers la Souabe, [3]: Stuttgart - Ulm - Blaubeuren - Sigmaringen; notes d'art et d'archéologie
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https://doi.org/10.11588/diglit.24720#0065

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36

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

Transportons-nous maintenant dans la sacristie et dans les cha-
pel 1 es dont deux familles patriciennes d’Ulm, les Neithart et les
Besserer, ont ilanqué le chœur de la cathédrale : nous y trouvons à
foison de bonnes et vaillantes peintures. Mais, avant de faire notre
métier de critique, accordons un coup d’œil aux souvenirs histo-
riques qui peuplent ces sanctuaires : par un sentiment touchant de
solidarité^ chaque membre de la famille a pris soin, génération par
génération, de suspendre aux murs du sanctuaire les insignes de
ses décorations militaires et civiles, ajoutant ainsi les titres d’hon-
neur modernes au patrimoine réuni par les ancêtres du xve et du
xvic siècle.

Dans la sacristie, nous faisons connaissance avec un des chefs de
l’école de Souabe, Barthélemy Zeitblom. Quelques notes d’abord sur
cette gloire de la vieille Souabe. Né entre 1450 et 1455, initié aux
secrets de l'art par Schüchlein, dont il épousa la fille en 1483, Zeit-
blom ligure, à partir de 1481, sur les registres de la bourgeoisie
d’Ulm ; à partir de 1 490, sur ceux de la corporation des peintres ; en
1517, son nom disparaît et tout nous autorise à croire qu’il mourut
à cette époque.

Le plus ancien ouvrage à date certaine de Zeitblom remonte à
1488. C’est un retable faisant partie du Musée des antiquités de Stutt-
gart : Le Christ au Jardin des Oliviers. Saint Nicolas et saint Fran-
çois, qui en font les frais principaux, ont beaucoup de caractère et
surtout un grand sérieux, quoique le coloris en soit trop clair.

En 1490, Zeitblom termina, avec le concours de ses élèves, le
retable de l’église de Blaubeuren, sur lequel je reviendrai plus loin.
En 1497, prit naissance le retable de Heerberg, aujourd’hui au Musée
des antiquités de Stuttgart (signé Bartholmé Zeitblom, peintre à
Ulm, 1 497). L’on y voit, entre autres : U Annonciation, L’Adoration
des Mages, La Présentation au temple, La Véronique. Admirons-y
le Christ et les douze Apôtres, de merveilleux portraits dignes, par
le recueillement et la conviction, de Holbein le vieux. Dans la
Véronique, qui est presque traitée en grisaille, la tête du Christ est
une merveille de sérénité.

Les peintures du musée d’Augsbourg [Légende de saint Valentin,
Le pape saint Alexandre, et divers autres saints ou saintes) appartien-
nent à la période de la maturité de Zeitblom. Ce sont avant tout des
portraits, mais ils égalent pour le moins en gravité et en dignité
ceux de Holbein le vieux. Sachant donner désormais à l’expression
toute la liberté désirable, Zeitblom s’efforce de nuancer autant que
 
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