58
GAZETTE DES BEAUX-ARTS
moins de verve que les Nurembergeois. Mieux eût donc valu s’abs-
tenir. Les scènes sont forcées, sans naturel, et partant
sans éloquence. De môme, dans les tctes de femmes,
l’artiste souabe ne parvient pas
ché. Quant au coloris, il est v
L’or des nimbes se marie à souhait avec les
rouges, qui sont beaucoup plus rom-
pus que chez les Flamands, et
avec les verts pomme. On re-
marquera que les carna-
tions des hommes sont
plus montées de ton que
celles des femmes : elles
tirent un peu trop sur le
rouge. Une figure d’une
ampleur et d’une gravité
exceptionnelles, c’est saint
Pierre dormant (fragment
du Jardin des Oliviers).
Cette composition, de di-
mensions sensiblement
supérieures à celles des
scènes de la Vie de la
Vierge, offre infiniment
plus de vie, ainsi que des
teintes plus nuancées.
Un autre tableau, ex-
posé dans la chapelle Neit-
hart et daté de 1509, ne
provient, selon toute vrai-
semblance, que de l'atelier
du maître. Il retrace, en
plusieurs compartiments,
la légende de la Vierge ; au
sommet, le Christ trônant
entre sa mère et le Précur-
seur. Quoique fort ruinée,
1 œuvre a du caractère ; on
dirait un Botticelli allemand. Les nimbes sont d’or. Pour fond, un
paysage, dont les arbres sont devenus fort sombres.
(Cathédrale d’Ulm.
GAZETTE DES BEAUX-ARTS
moins de verve que les Nurembergeois. Mieux eût donc valu s’abs-
tenir. Les scènes sont forcées, sans naturel, et partant
sans éloquence. De môme, dans les tctes de femmes,
l’artiste souabe ne parvient pas
ché. Quant au coloris, il est v
L’or des nimbes se marie à souhait avec les
rouges, qui sont beaucoup plus rom-
pus que chez les Flamands, et
avec les verts pomme. On re-
marquera que les carna-
tions des hommes sont
plus montées de ton que
celles des femmes : elles
tirent un peu trop sur le
rouge. Une figure d’une
ampleur et d’une gravité
exceptionnelles, c’est saint
Pierre dormant (fragment
du Jardin des Oliviers).
Cette composition, de di-
mensions sensiblement
supérieures à celles des
scènes de la Vie de la
Vierge, offre infiniment
plus de vie, ainsi que des
teintes plus nuancées.
Un autre tableau, ex-
posé dans la chapelle Neit-
hart et daté de 1509, ne
provient, selon toute vrai-
semblance, que de l'atelier
du maître. Il retrace, en
plusieurs compartiments,
la légende de la Vierge ; au
sommet, le Christ trônant
entre sa mère et le Précur-
seur. Quoique fort ruinée,
1 œuvre a du caractère ; on
dirait un Botticelli allemand. Les nimbes sont d’or. Pour fond, un
paysage, dont les arbres sont devenus fort sombres.
(Cathédrale d’Ulm.