Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 23.1900

DOI Heft:
Nr. 1
DOI Artikel:
Müntz, Eugène: À travers la Souabe, [3]: Stuttgart - Ulm - Blaubeuren - Sigmaringen; notes d'art et d'archéologie
DOI Seite / Zitierlink:
https://doi.org/10.11588/diglit.24720#0075

DWork-Logo
Überblick
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
66

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

des volets d’orgue de la Pinacothèque de Munich (1523-1524).
Comme bien des apostats, Schaffner y a renié les doctrines de la
vieille école souabe, pour courir après celles des ultramontains.

Ces peintures, retraçant L'Annonciation, La Présentation au
Temple, La Descente du Saint-Esprit et La Mort de la Vierge, ont
d’ailleurs bien des qualités encore. Elles se distinguent par leur
gamme claire et blonde (blanche à l'excès dans les tètes), par leur
excellente perspective aérienne, par leur ampleur et leur liberté :
c’est la Renaissance parvenue à son apogée. L’air circule à flots
entre les colonnes de jaspe. Les types, par contre, révèlent l’étude
des modèles flamands anciens, entre autres de Rogier van der
W eyden. 11 est fâcheux qu’à tout instant l’artiste du xvie siècle se
trahisse par sa tendance à l’improvisation : c’est ainsi que, dans la
Descente du Saint-Esprit, les tètes, à l’exception de celle de la Vierge,
qui est d’une beauté accomplie, sont comme atrophiées. Pour les
draperies, simples, mais sans élégance, Schaffner a abusé d’un ton
jaunâtre assez terne. N’importe, nous avons affaire à un peintre de
race, à un vrai virtuose de la couleur.

Comme bon nombre d'autres églises du Wurtemberg, la cathé-
drale d'Ulrn nous offre de curieux tableaux protestants de la fin du
xvie et du commencement du xvne siècle, preuve tangible que la
Réforme, en ce temps, tolérait l’introduction des peintures dans les
sanctuaires du culte. Mais je reviendrai à loisir quelque jour sur
un si important problème.

Avec le « Munster », nous avons épuisé, ou peu s’en faut, la liste
des richesses d'art d’Llm. Cette ville de près de 40.000 habitants ne
possède même pas de musée ou de galerie! Du moins, une petite
collection d’art industriel, coquettement installée dans une vieille
maison à deux étages— la maison Lhingcr —offrant des plafonds
anciens à caissons (1601), nous initie-t-elle à quelques-unes des
spécialités locales du temps jadis. On y voit nombre de vitraux,
de broderies, de pièces d’orfèvrerie et surtout de zunftpokale (vases
destinés aux corporations), de la ferronnerie, des puppenhæuser
(maisons de poupées), ayant une saveur particulière. A citer en outre
les polyptyques des xvie et xvne siècles, enrichis des portraits des
membres de chaque corporation. Ces monuments iconographiques en
miniature, ces témoignages de la vie industrielle d’autrefois, offrent
un vif intérêt. Je signalerai aussi quelques sculptures en bois et en
 
Annotationen