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https://doi.org/10.11588/diglit.73756#0110
noissance des secrets les plus cachez de la Nature , de qui il apprit tout ce qu'il
sçavoit de plus curieux dans ces sortes de sciences. Il pratiqua particulièrement
l'excellent Peintre Rubens sur la connoissance des Médailles & sur soh Art de
la Peinture , dont il connoissoit toutes les finesses , ainsi que de la pluspart des
autres Arts. 11 vescut long-temps avec l'excellent Monsieur du Vair premier
President du Parlement d'Aix où il estoit Conseiller , & se joignit à luy d'une
amitié si estroite , que lorsque le Roy eut donné les Sceaux à Monsieur du Vair,
il le suivit à Paris , où il n'employa jamais le crédit qu'il avoir auprès de luy
que pour le service de ses amis , ou pour se donner une plus facile entrée
dans les Bibliothèques & dans les Cabinets où il esperoit pouvoir contenter sa
curiosité. Monsieur du Vair qui luy faisoit part de ce qu'il avoit de plus se-
cret, qui prenoit ses avis dans les affaires les plus importantes de 1'Estat dont
il estojt chargé , ne put jamais luy faire accepter aucun bienfait ny aucune
grace de toutes celles qu'il luy offrit , qu'un fort petit Benefice.
Après la mort de Monsieur du Vair qui le laissa heritier de toutes ses Medailles,
il retourna à Aix revoir son ancienne Bibliothèque. Là avec son frere Palamede
Fabri sieur de Valane , il continua son commerce de Lettres & de Curiositez, non
seulement avec tout le Monde ancien quine suffisoit pas à le satisfaire , mais avec
tout le nouveau Monde dont on luy apportoit sans ceste des productions merveih
leuses ou de l'Art ,ou de la Nature. Il mourut au mois de Juin 1637. âge de„. ans.
Il estoit de la celebre Academie des Humoristes de Rome, qui luy rendit les mes-
mes honneurs qu'on rend aux principaux Ossiciers de cette Academie,quoyqu'il
ne fust que simple Académicien , son merite l'ayant emporte sur la coustume. La
Salle fut toute tendue de noir & son Buste fut posè en un lieu èminent. Jacques
Bouchard Parisien , Académicien de cette Academie , fit l'Oraison funebre en
Latin,Piece tres-éloquente , au milieu d'une affluence infinie de gens de Let-
tres & en presence de dix Cardinaux , entre lesquels estoient les deux Cardi-
naux Barberins. On ne sçauroit nombrer les Eloges funebres qui se firent en
son honneur : On en a composé un gros Volume où il s'en trouve en quarante
langues disferentes ou environ. Il est enterré dans l'Eglise des Jacobins à Aix , &
on lit ces paroles sur son Tombeau où ses Parens sont aussi enterrez. Tumultes
Fabriciorum.
sçavoit de plus curieux dans ces sortes de sciences. Il pratiqua particulièrement
l'excellent Peintre Rubens sur la connoissance des Médailles & sur soh Art de
la Peinture , dont il connoissoit toutes les finesses , ainsi que de la pluspart des
autres Arts. 11 vescut long-temps avec l'excellent Monsieur du Vair premier
President du Parlement d'Aix où il estoit Conseiller , & se joignit à luy d'une
amitié si estroite , que lorsque le Roy eut donné les Sceaux à Monsieur du Vair,
il le suivit à Paris , où il n'employa jamais le crédit qu'il avoir auprès de luy
que pour le service de ses amis , ou pour se donner une plus facile entrée
dans les Bibliothèques & dans les Cabinets où il esperoit pouvoir contenter sa
curiosité. Monsieur du Vair qui luy faisoit part de ce qu'il avoit de plus se-
cret, qui prenoit ses avis dans les affaires les plus importantes de 1'Estat dont
il estojt chargé , ne put jamais luy faire accepter aucun bienfait ny aucune
grace de toutes celles qu'il luy offrit , qu'un fort petit Benefice.
Après la mort de Monsieur du Vair qui le laissa heritier de toutes ses Medailles,
il retourna à Aix revoir son ancienne Bibliothèque. Là avec son frere Palamede
Fabri sieur de Valane , il continua son commerce de Lettres & de Curiositez, non
seulement avec tout le Monde ancien quine suffisoit pas à le satisfaire , mais avec
tout le nouveau Monde dont on luy apportoit sans ceste des productions merveih
leuses ou de l'Art ,ou de la Nature. Il mourut au mois de Juin 1637. âge de„. ans.
Il estoit de la celebre Academie des Humoristes de Rome, qui luy rendit les mes-
mes honneurs qu'on rend aux principaux Ossiciers de cette Academie,quoyqu'il
ne fust que simple Académicien , son merite l'ayant emporte sur la coustume. La
Salle fut toute tendue de noir & son Buste fut posè en un lieu èminent. Jacques
Bouchard Parisien , Académicien de cette Academie , fit l'Oraison funebre en
Latin,Piece tres-éloquente , au milieu d'une affluence infinie de gens de Let-
tres & en presence de dix Cardinaux , entre lesquels estoient les deux Cardi-
naux Barberins. On ne sçauroit nombrer les Eloges funebres qui se firent en
son honneur : On en a composé un gros Volume où il s'en trouve en quarante
langues disferentes ou environ. Il est enterré dans l'Eglise des Jacobins à Aix , &
on lit ces paroles sur son Tombeau où ses Parens sont aussi enterrez. Tumultes
Fabriciorum.