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Perrault, Charles; Dezallier, Antoine [Oth.]
Les Hommes Illustres Qui Ont Paru En France pendant ce Siecle: Avec leurs Portraits au naturel (Band 1) — A Paris: Chez Antoine Dezallier, 1696

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https://doi.org/10.11588/diglit.73756#0209

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A c que s Calo t estoit Lorrain & naquit à Nancy en
l'année 1594. Ses Parens , qui estoient Nobles , le destinoient
à toute autre choie qu'à la gravure, mais son inclination se
trouva tellement portée à dessiner tout ce qu'il voyoit , que
pour en avoir la liberté toute entiere , & n'en ehre point dé-
tourné par ceux qui avoient autorité sur luy, il se déroba de

la maison de son Pere dés son plus bas âge , & s'en alla à Rome pour se per-
fectionner dans l'Art qu'il avoit embrassé. Là, il fut disciple du nommé Jules
le Parisien Peintre habile , qui le voyant trop enclin à dessiner des Grotesques,
où il se plaisoit beaucoup , l'obligea à copier les bons Ouvrages des plus ex-
cellens Maistres pour se former le goust aux bonnes choses. En 16I2. il alla à
Florence n'ayant encore que 18. ans , où la premiere Estampe qu'il grava fut
un Ecce Homo , avec des Vers au dessous qu'on croit estre de sa façon.
Il grava plusieurs Desfeins de son Maistre Jules le Parisien , mais qui n'appro-
chent pas de ceux qu'il faisoit d'Invention , & qu'il donna en l'année 1616.
Les mesmes Figures quiy sont gravées avec toutes leurs ombres , y sont aussi
gravées vis-à-vis avec le simple trait pour mieux en faire voir la justesse du
Dessein , & aussi afin d'aider les Estudians en demeüant les traits qui font le
contour de la Figure d'avec ceux qui ne servent que pour l'ombrer & pour
luy donner du relief & de la rondeur. Cosme Second Grand Duc de Tofcane
pour lequel il travailloit & qui l'aimoit beaucoup, estant mort, il fut invité
par le Pape à venir à Rome , &: par l'Empereur à aller à Vienne ; mais il ai-
ma mieux venir en France , où il fit une infinité de très-beaux Ouvrages.
Il grava à Paris deux veiies de cette grande Ville : L'une où la Ville est re-
gardée de l'endroit à peu prés où vient d'estre basti le Pont Royal , & d'où
le voit le Louvre , le Pont-neuf, & toute la Ville avec la Riviere. Là sur un
grand nombre de toute sorte de batteaux , on voit une infinité de Figures
qui semblent estre toutes en mouvement ; Et l'autre où la Ville est regardée
du Pont-neuf & represente le mesme Louvre , la Tour de Nesse , la Porte de
la Conference & le Paysage au-de-là avec tout ce qui se passe sur la Riviere.
Ce sont deux Chefs - d'œuvres, soit pour la Perspeétive qui y est admirablement
bien observée, soit pour la vérité des objets , soit pour la variété & la naïveté
des Figures.
Il grava aussî estant en France trois Sieges fort mémorables , celuy de S. Mar^
tin de Ré , celuy de Breda & celuy de la Rochelle. Sur le devant les Figures sont
d'une grandeur assez considerable , & dans l’essoignement elles sont d'une pe^
titessfe presque imperceptible & cependant aussi distinguées &: aussi reconnoissa-
bles que si elles n estoient qu'à quinze ou vingt pas. Les Miseres de la Guerre ;
représentées en dix ou douze Planches , sont un de ses plus beaux Ouvrages. Là
tout ce qui se peut imaginer touchant le mal que font souffrir les Soldats, ou
qu'ils souffrent eux-mesmes pendant la Guerre , est exprimé avec une naïveté
 
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