té JACQUES CALO T.
admirable. On est surpris que l'imagination d'un seul Homme ait pu se figu-
rer tant de choses differentes & toutes sous des Images si naturelles. Il a fait
des Estampes de tous les maints & de tous les Mysteres contenus dans le Ca-
lendrier. Il en a fait aussi de la pluspart des Monnoyes de l'Europe. Il a re-
presenté une infinité de Grotesques tres-agreables. Je n'entreprendray point de
rapporter icy tous ses Ouvrages, il vaut mieux que le Lecteur se donne le
plaisir d'en voir luy-mesme le Recueil qui , quoyque très-précieux , n'est pas
difficile à recouvrer à cause du point d'honneur que les Curieux se font d'a¬
voir son œuvre tout entier: ce point d'honneur est si vif & l'on peut dire
si bizare que celle de ses Estampes nommée l'Espiegle ( qui est la moindre de
toutes & dont il cassa la Planche après qu’on en eut tire quelques-unes , par-
ce qu'il n'en estoit pas content ) s'achepte vingt fois plus cher que les autres
pour se pouvoir vanter que l'on atout.
Calot a estè admirable en bien des Parties ; mais il l'a estè particulièrement
à faire les Figures en petit, & à sçavoir faire trouver dans deux ou trois traits
de Burin , l'Adion,la Démarche, l'intention & mesme jusqu'à l'Humeur & au
Cara&ere particulier de chaque Figure. Il avoir encore une addresse singuliere
à ramasser eu peu de place une infinité de choses , & si cela se peut dire , le
don de créer de l'espace, car en un pouce d'estendue il faisoit voir distinfte-
ment cinq ou six lieues de Pays & une multitude inconcevable de Personna-
ges. Il n'y a point eu avant luy de Graveur d'un semblable talent , & à la re-
serve de l'excellent M. le Clerc qui le suit à ne pas demeurer derriere , il n'en
est point venu depuis qui en ait approché. Gaston Duc d'Orléans l'aimoit
beaucoup & prenoit un singulier plaisir à le faire travailler en sa presence. Il
mourut à Nancy le 2;. Mars 1635. âgé de 4i.ans. Sa femme nommée Margue-
rite Paffinger luy fit élever un Tombeau magnifique.
admirable. On est surpris que l'imagination d'un seul Homme ait pu se figu-
rer tant de choses differentes & toutes sous des Images si naturelles. Il a fait
des Estampes de tous les maints & de tous les Mysteres contenus dans le Ca-
lendrier. Il en a fait aussi de la pluspart des Monnoyes de l'Europe. Il a re-
presenté une infinité de Grotesques tres-agreables. Je n'entreprendray point de
rapporter icy tous ses Ouvrages, il vaut mieux que le Lecteur se donne le
plaisir d'en voir luy-mesme le Recueil qui , quoyque très-précieux , n'est pas
difficile à recouvrer à cause du point d'honneur que les Curieux se font d'a¬
voir son œuvre tout entier: ce point d'honneur est si vif & l'on peut dire
si bizare que celle de ses Estampes nommée l'Espiegle ( qui est la moindre de
toutes & dont il cassa la Planche après qu’on en eut tire quelques-unes , par-
ce qu'il n'en estoit pas content ) s'achepte vingt fois plus cher que les autres
pour se pouvoir vanter que l'on atout.
Calot a estè admirable en bien des Parties ; mais il l'a estè particulièrement
à faire les Figures en petit, & à sçavoir faire trouver dans deux ou trois traits
de Burin , l'Adion,la Démarche, l'intention & mesme jusqu'à l'Humeur & au
Cara&ere particulier de chaque Figure. Il avoir encore une addresse singuliere
à ramasser eu peu de place une infinité de choses , & si cela se peut dire , le
don de créer de l'espace, car en un pouce d'estendue il faisoit voir distinfte-
ment cinq ou six lieues de Pays & une multitude inconcevable de Personna-
ges. Il n'y a point eu avant luy de Graveur d'un semblable talent , & à la re-
serve de l'excellent M. le Clerc qui le suit à ne pas demeurer derriere , il n'en
est point venu depuis qui en ait approché. Gaston Duc d'Orléans l'aimoit
beaucoup & prenoit un singulier plaisir à le faire travailler en sa presence. Il
mourut à Nancy le 2;. Mars 1635. âgé de 4i.ans. Sa femme nommée Margue-
rite Paffinger luy fit élever un Tombeau magnifique.