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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 2): Chaldée et Assyrie — Paris, 1884

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https://doi.org/10.11588/diglit.11734#0019

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LA NATURE DANS LE DASSIN DE L'EUPHRATE.

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elle reçut ses premiers habitants, était donc sensiblement plus petite
qu'elle ne l'est aujourd'hui; tout le district dontBasiorah est mainte-
nant la capitale et tout le delta du Chat-êl-Arab n'existaient pas
encore.

§ 2. — la NATURE dans LE bassin DE L'EUPHUATE ET DU TIGRE.

Le Nil, par ses crues, entretient el renouvelle éternellement la vie
dans ces campagnes de l'Egypte qu'il a lentemenl créées. 11 en est de
même de l'Euphrale el du Tigre. La Basse-Mésopotamie est tout
entière leur œuvre et leur conquête; mais s'ils venaient à ne plus
arroser celte vaste plaine qu'ils ont formée grain à grain, elle serait
bien vite changée en un morne désert. 11 ne pleut guère en Gkaldée1 ;
à peine a-t-on quelques courtes ondées lors des changements de
saison et, en hiver, quelques jours de grandes pluies. L'été, c'est,
pendant de longs mois, un ciel d'une implacable sérénité; c'est une
température torride el sèche. L'hiver, on ne voit pas beaucoup plus
de nuages; mais des vents, souvenl très violents, balayent ces grands
espaces découverls. Soufflent-ils du sud, ils perdent bien vile leur
humidité et leur chaleur au contact d'un sol qui, sorti récemment
du fond de la mer, est encore, dans bien des endroits, tout imprégné
de sel marin ; celle substance agit à la façon d'un mélange réfrigé-
rant2. D'ailleurs, lorsque la bise descend des sommets neigeux de
l'Arménie ou du Kurdistan, elle est déjà bien froide; aussi, pendant
les mois de décembre et de janvier, arrive-t-il souvenl que le mercure
du Ihcrmomèlre descende au-dessous de zéro, en pleine Babylonie.
En se réveillant, on trouve l'eau des marais recouverle d'une légère
couche de glace; l'agitation de l'air ajoute beaucoup à l'effet de cette
basse température. Loftus raconte avoir vu des Arabes de son escorte
tomber de leur selle, engourdis par le froid du malin3.

Ici, c'esl donc sur les eaux fluviales et sur elles seules qu'il
huit compter pour féconder le sol; toutes les terres qu'elles n'attei-
gnent point sont vouées cà la stérilité el à la mort. 11 est heureux pour
la prospérité de la contrée que l'Euphratc et le Tigre, eux aussi, tous

Hérodote, I, i03. 'H &è yr, twv 'Ascvifiwv ustat (ù* o).îyw.

2. Loftus, Sasiana and Chaldxa (i vol. in-8°, 1857, Londres), p. 73.

3. Ibidem. Layard, Discovcrks in the ruins of Nineoeh and Babylon, p. 540 (I vol. iii-8",
18i>3).

tome ii. 2
 
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