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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 2): Chaldée et Assyrie — Paris, 1884

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https://doi.org/10.11588/diglit.11734#0533

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LES MATÉRIAUX. 523

de la passion qui tenait le plus au cœur du peuple chez lequel il était
né; cette passion, il l'excitait et l'avivait encore par les pensées qu'il
suggérait à l'esprit, et, de cette manière, il contribuait très efficace-
ment à développer les sentiments et les habitudes qui ont fait la puis-
sance et l'originalité de cette race fanatique, violente et belliqueuse.

S 2. — LE S MATÉRIAUX

Si les usages et le vêtement, si le régime social et l'ensemble des
conditions du milieu ont exercé sur la plastique, en Mésopotamie, une
influence qu'il importait d'apprécier, nous ne devons pas oublier non
plus de faire, dans celte analyse, la part des matériaux; en étudiant
l'Egypte, nous avons compris combien l'artiste dépend de la matière
qu'il emploie et dans quelle large mesure celle-ci modifie les caractères
de la traduction qu'il donne de sa pensée1. Ici, c'est surtout à propos
des monuments de l'Assyrie que des remarques du même genre s'impo-
sent à notre attention. La Chaldée a le plus souvent mis en œuvre des
roches très dures, semblables à celles dont le sculpteur a fini par se
servir en Egypte pour tous les ouvrages de quelque importance. En
Chaldée, l'image lapidaire était une exception, un objet rare; lorsque,
dans les grandes occasions, un prince ou un particulier faisait tant que
de se donner ce luxe, il ne regardait pas à la dépense; peu lui impor-
tait, pour une fois, que la figure revînt un peu plus cher, si la matière
était plus résistante ; on envoyait chercher la pierre aussi loin qu'il le
fallait pour que la statue présentât toutes les chances de durée. C'est
ainsi que presque tous les monuments qui ont été retrouvés dans la
basse vallée de l'Euphrate sont en basalte, en diorite ou en dolérite.
S'il y a donc une sensible différence entre les deux styles des sculptures
égyptienne et, chaldéenne, celle différence s'explique non point par
tas propriétés des matériaux, mais par quelque chose de moins facile
a définir, par le tour particulier du génie des deux peuples. Ceux-ci
ne voyaient pas la nature des mêmes yeux; ils ne l'ont pas interprétée
tout à fait dans le même esprit.

La situation n'était pas la même en Assyrie : on y avait à discrétion
des pierres très aisées à tailler, l'albâtre et maintes variétés d'un cal-
caire plus ou moins tendre. Ces facilités eurent une double consé-

1. Histoire de l'Art, 1.1, pp. 760-765.
 
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